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Moins d’un an après la célébration des 75 ans de l’OTAN, l’alliance transatlantique fait face à une crise sans précédent. Le 9 juillet 2024, à Washington, les membres de l’OTAN commémoraient le traité fondateur de l’Atlantique Nord, qui avait redynamisé l’organisation après une période de doutes. Toutefois, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a révélé des tensions latentes, avec des pays comme la Finlande et la Suède rejoignant l’alliance. En 2023, seuls dix pays respectaient la règle des 2 % de leur PIB alloué à la défense ; en 2024, ce chiffre a grimpé à 23 sur 32, totalisant 1 185 milliards d’euros de dépenses cumulées.
Des déclarations alarmantes
En quelques semaines, la cohésion de l’alliance a été mise à mal par des déclarations franche de Donald Trump. Lorsqu’un chef d’État lui a demandé si les États-Unis interviendraient en cas d’attaque russe, même sans atteindre les 2 %, Trump a répondu : « Non, je ne vous protégerai pas. » Cette déclaration remet en question l’article 5, fondement de l’OTAN, qui stipule que « un pour tous, tous pour un ». Une fois élu, Trump a exigé non pas 2 %, mais 5 % du PIB pour les budgets de défense des pays membres, un objectif difficilement atteignable pour de nombreuses nations en difficulté économique.
Un moment de doute existentiel
Selon le quotidien allemand Bild, des négociations à Riyad entre les États-Unis et la Russie pourraient prévoir la fin de la présence militaire américaine en Europe. Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, avait déjà averti : « Il est temps d’investir, car vous ne pouvez pas supposer que la présence américaine durera éternellement. » Le général (2S) Michel Yakovleff souligne que c’est la première fois en 75 ans que l’OTAN traverse une telle crise, aggravée par l’attitude désintéressée de Trump.
Les implications d’un éventuel retrait
La question d’un départ des États-Unis de l’OTAN soulève de nombreuses inquiétudes. Une procédure de préavis d’un an serait nécessaire, et le retrait des 100 000 GI déployés en Europe, dont 10 000 en Pologne, poserait des défis logistiques majeurs. La base de Ramstein en Allemagne, qui abrite les forces aériennes américaines et le quartier général du commandement aérien allié, serait également affectée.
Le général Yakovleff déclare : « Si les Américains se retirent, cela transforme l’Europe et la Méditerranée en trou noir pour les forces américaines. » Les accords bilatéraux potentiels entre les États-Unis et l’Europe risquent d’être plus coûteux et moins efficaces que l’actuel format de l’OTAN.
Une alliance à plusieurs vitesses ?
Le risque d’une division au sein de l’OTAN est accru, la coopération étant conditionnée par les critères de Washington. Amélie Zima, historienne et spécialiste de l’OTAN, souligne que les pays européens doivent démontrer leur engagement et leurs contributions à l’effort de défense, notamment face à la guerre en Ukraine. « Les Européens ne sont pas simplement des consommateurs de la sécurité américaine », conclut-elle.
