Table of Contents
Les marques canadiennes de beauté expriment leur opposition face à l’imposition de tarifs par le président américain Donald Trump, qui menace leur activité sur le marché américain, le plus grand importateur de produits de beauté canadiens.
Impact des tarifs sur le secteur de la beauté
Lors d’une exposition au Salon Shoppe Object, une foire commerciale à New York, Sheena Brady, fondatrice de Tease, une marque de thé bien-être basée à Ottawa, a rapidement ressenti les conséquences de la signature par Trump d’un décret imposant un tarif de 25% sur les biens importés du Canada et du Mexique. Elle déclare : « Au lieu de rencontrer des acheteurs enthousiastes à l’idée de découvrir et de passer des commandes, nous avons été confrontés à de l’hésitation et à de nombreux commentaires de type ‘Je suis désolé’. »
Cette incertitude est préoccupante pour les marques qui dépendent des partenariats à l’exportation pour se développer.
Un sursis temporaire
Les marques canadiennes de beauté et de bien-être ont été soulagées d’apprendre que Trump avait convenu de retarder l’imposition des tarifs pendant un mois, après des discussions avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. Trudeau et Sheinbaum avaient promis de riposter avec leurs propres tarifs si les États-Unis allaient de l’avant.
Préoccupations concernant l’avenir
Malgré ce sursis, les marques canadiennes restent inquiètes quant à l’avenir de leur activité aux États-Unis. Lisa Mattam, fondatrice de la marque de soins de la peau Sahajan, souligne l’impact des tarifs : « Les prix vont augmenter pour aider à atténuer l’impact économique, et le choix sera minimisé. »
Nancy Wingham, co-fondatrice de Nuez Acres, suit de près la situation, alors qu’elle planifie le lancement de ses produits dans les magasins Fred Meyer. Elle indique que l’incertitude liée aux tarifs complique la croissance de son entreprise.
Un appel à l’action
Avant que Trump n’annonce le report des tarifs, de nombreux entrepreneurs canadiens de la beauté s’étaient unis pour dénoncer le protectionnisme croissant des États-Unis. Ils s’opposent également à la suppression de l’exception de minimis, qui permet aux expéditions d’une valeur inférieure à 800 $ d’échapper aux droits de douane, essentielle pour le commerce électronique transfrontalier.
Brady insiste sur le fait que soutenir les marques canadiennes ne doit pas se limiter à encourager les consommateurs à acheter canadien, mais doit également garantir que les entreprises canadiennes puissent continuer à vendre au-delà de leurs frontières.
Statistiques sur le commerce
Le secteur de la beauté canadien est fortement dépendant du marché américain. En 2022, le Canada a importé pour 1,19 milliard d’euros de biens de beauté américains tout en en exportant pour 1,05 milliard d’euros vers les États-Unis. Cela montre la vulnérabilité des marques canadiennes face à des politiques commerciales fluctuantes.
Solidarité et innovation
Face aux défis, plusieurs marques canadiennes ont lancé des initiatives pour inciter les consommateurs à les soutenir. Trois Ships a vu ses ventes en ligne augmenter de 50% suite à un appel à l’action sur les réseaux sociaux. De plus, elles ont anticipé les tarifs en expédiant trois mois de stocks à leur entrepôt américain avant l’inauguration de Trump.
Les marques comme Everist, Sahajan et Three Ships ont formé l’Indie Beauty Collective, une plateforme pour promouvoir les produits de beauté canadiens. Jayme Jenkins, co-fondatrice d’Everist, souligne les difficultés rencontrées par ces marques, mais aussi leur résilience et leur capacité à innover.