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Les Rajapaksa quittent la scène politique en Sri Lanka
Les frères Rajapaksa, figures influentes de l’histoire moderne du Sri Lanka, ont décidé de ne pas se présenter aux élections législatives prévues en novembre prochain, marquant ainsi une première dans leur parcours politique.
La famille Rajapaksa a été l’une des trois dynasties à gouverner le pays depuis son indépendance du colonialisme britannique en 1948. Mahinda Rajapaksa a été au pouvoir de 2004 à 2015, tandis que son frère cadet, Gotabaya, a pris la relève en 2019 avant de fuir le pays en 2022 à cause des manifestations populaires.
Un déclin de popularité
Les analystes estiment que la décision des frères Rajapaksa de ne pas se présenter est due à une baisse significative de leur popularité, ce qui pourrait entraîner un affaiblissement de l’influence de la prochaine génération de leur famille sur la scène politique. En particulier, le retrait de Mahinda, considéré comme une « figure charismatique », aurait des répercussions négatives sur son fils Namal.
Selon Mangula Gajnayake, directeur exécutif de l’Institut des réformes démocratiques et des études électorales, personne ne s’attendait à une chute aussi rapide de la famille Rajapaksa, qualifiant cette situation de « catastrophique ». Il ajoute que les manifestations durant la crise économique de 2022 ont accéléré leur retrait de la vie politique.
Un héritage controversé
Les frères Rajapaksa ont joué un rôle déterminant dans la défaite des Tigres tamouls en 2009, un groupe qui avait lutté pendant trois décennies pour un État indépendant pour la minorité tamoule. Toutefois, leur héritage est terni par des accusations de corruption et de discrimination raciale.
Gajnayake souligne que Mahinda Rajapaksa a utilisé son triomphe militaire comme couverture pour des pratiques corrompues, tandis que les frères ont été accusés d’avoir perçu des commissions sur des projets gouvernementaux et d’avoir contracté des emprunts en provenance de Chine pour des infrastructures non rentables.
Des tensions ethniques croissantes
Les politiques des Rajapaksa, souvent perçues comme favorisant la majorité cinghalaise, ont exacerbé les tensions ethniques, notamment envers les musulmans. Des allégations de racisme, telles que des attaques contre des propriétés musulmanes, ont été rapportées durant leur mandat.
Une crise économique majeure
C’est en 2022 que Colombo a connu sa pire crise économique, marquée par des pénuries de carburant, de médicaments et de nourriture. Cette crise a entraîné des manifestations massives, poussant Gotabaya Rajapaksa à fuir. En novembre 2023, la Cour suprême a désigné Gotabaya et ses frères comme responsables de cette crise.
Un avenir incertain
Alors que la famille Rajapaksa se retire, des questions se posent sur l’avenir politique du Sri Lanka et sur la façon dont les nouvelles générations de dirigeants aborderont les défis persistants du pays. L’absence de leadership clair et d’une politique équilibrée pourrait continuer à influencer négativement la situation socio-économique du Sri Lanka dans les années à venir.