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Le parti japonais Sanseito, avec son slogan « Les Japonais d’abord », s’inscrit dans une tendance populiste similaire à celle observée aux États-Unis avec le mouvement « America First ». Ce petit parti, qui a fait une entrée remarquée sur la scène politique, remet en question les partis traditionnels du Japon en critiquant l’immigration, les élites et le mondialisme.
Contrôle du Sénat japonais
Lors des récentes élections sénatoriales, la coalition gouvernementale dirigée par le Parti libéral-démocrate (PLD) du Premier ministre Shigeru Ishiba a subi une défaite significative, perdant ainsi sa majorité à la chambre haute. En revanche, Sanseito a connu un essor spectaculaire, remportant 14 sièges supplémentaires et portant son total à 15 sièges au Sénat, contre seulement deux précédemment.
Idéologie populiste
Le programme de Sanseito s’inspire des mouvements populistes internationaux, notamment du MAGA (« Make America Great Again ») de Donald Trump et de l’AfD en Allemagne. Le parti prône des règles d’immigration plus strictes, s’oppose au mondialisme et aux politiques de genre, et remet en question les stratégies de vaccination et de décarbonation tout en soutenant l’agriculture sans pesticides. Son leader, Sohei Kamiya, se présente comme un champion du peuple, affirmant qu’il « rendra le pouvoir au peuple ».
Les préoccupations des électeurs
Malgré la montée de Sanseito, les préoccupations des électeurs sont largement dominées par des sujets tels que l’inflation et l’économie, l’immigration étant considérée comme une priorité secondaire. Toutefois, le parti accuse l’afflux d’étrangers de générer des problèmes tels que la criminalité et la hausse des prix de l’immobilier.
Diffusion de fausses informations
Sanseito a également été critiqué pour la diffusion de fausses informations à caractère xénophobe. Des messages en ligne soutiennent que les étrangers causent des dettes médicales massives ou bénéficient de façon disproportionnée des aides sociales. Lors d’un événement, Sohei Kamiya a déclaré que les étrangers étaient les bienvenus en tant que touristes, mais a mis en garde contre leur accueil en tant que main-d’œuvre bon marché, affirmant que cela nuirait aux salaires des Japonais.
Relations avec la Russie
Dans un contexte de tensions internationales, Sanseito a été contraint de nier des allégations de soutien de Moscou. Son leader a adopté un ton mesuré envers la Russie, affirmant que l’invasion de l’Ukraine était une erreur, mais que les États-Unis avaient également une part de responsabilité dans cette situation.
Réaction des autres partis
Face à la montée de Sanseito, d’autres partis, y compris le PLD, ont modifié leurs discours pour intégrer des préoccupations sur l’immigration. Le PLD a promis d’atteindre « zéro étranger clandestin », renforçant ainsi sa position sur la gestion de l’immigration.
Réactions de la société civile
En réponse à cette montée de la xénophobie, huit ONG ont publié une déclaration commune, soutenue par plus de 1 000 organisations, dénonçant la progression rapide de la xénophobie au Japon. Elles affirment que l’argument selon lequel les étrangers seraient « prioritaires » sur les Japonais est totalement infondé.