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Libye : Polémique autour d’une arrivée présumée de migrants américains à Misrata
Une publication sur les réseaux sociaux du président du gouvernement d’unité nationale libyen, Abdulhamid Dabiiba, a déclenché une vague importante de réactions et de commentaires. Dans un message posté en dialecte libyen sur les plateformes X et Facebook, il a tourné en dérision les rumeurs qui circulaient concernant l’arrivée supposée de migrants en provenance des États-Unis vers la ville de Misrata, ville natale du président.
Une réponse ironique accompagnée d’images exclusives
Dabiiba a accompagné son tweet de deux photos montrant des responsables militaires libyens en compagnie de leurs homologues italiens à Misrata. Il a commenté ces images en les qualifiant d’« exclusives » et les a présentées comme celles des migrants arrivant en Libye à bord d’un avion militaire.
Il a ajouté : « Comme l’ont dit les pages jaunes », en terminant sur une touche sarcastique : « Et si vous ne me croyez pas, attribuez-le à l’intelligence artificielle. »
Réactions vives sur les réseaux sociaux
La moquerie de Dabiiba à l’encontre de ce qu’il a désigné comme des « pages jaunes » de la presse à sensation a suscité de nombreux retours de la part des Libyens sur les réseaux numériques. Plusieurs plateformes ont précisé que l’avion ayant atterri à Misrata ce matin était un C-130 transportant une délégation militaire italienne de haut rang, comprenant notamment le président de la commission des relations italo-libyennes et le directeur de la formation, en visite officielle à l’École de défense aérienne de Misrata.
La satire du chef du gouvernement a été accueillie par un flot de commentaires moqueurs de la part des internautes et influenceurs sur divers médias sociaux.
- Nombreux sont ceux qui ont affirmé que « Dabiiba frappe fort », soulignant la puissance du message destiné à démentir indirectement l’arrivée d’un avion transportant des migrants.
- Les photos de la réunion militaire confirment que l’appareil est italien, contredisant les affirmations relayées par des médias pro-Haftar qualifiés par Dabiiba de « pages jaunes ».
Débat autour de l’intelligence artificielle et des accusations
L’expression « attribuez-le à l’intelligence artificielle » a largement résonné parmi les commentateurs, perçue comme une moquerie envers ceux qui ont récemment diffusé une vidéo prétendument montrant des actes de torture infligés au député Ibrahim Al-Dersi, vidéo suspectée d’être générée par intelligence artificielle.
Un internaute a même ironisé en parlant d’« idiotie artificielle » pour qualifier cette rumeur.
Qui a réellement négocié avec les États-Unis ?
Alors que toutes les parties, à l’est comme à l’ouest de la Libye, démentent l’arrivée de migrants, plusieurs voix s’interrogent sur l’identité du partenaire avec lequel les États-Unis auraient prétendument conclu un accord pour le rapatriement de migrants vers la Libye.
Un tweet largement partagé indique :
- « Abdulhamid Dabiiba, Osama Hammad et Khalifa Haftar confirment leur refus de l’accord sur l’accueil des migrants et démentent toute communication avec les autorités américaines. Alors, avec qui les Américains ont-ils négocié ? »
Démentis officiels des gouvernements libyens
Le gouvernement d’unité nationale a publié un communiqué niant toute implication dans un accord ou une coordination concernant l’accueil de migrants rapatriés des États-Unis. Il a précisé que certaines entités parallèles, non reconnues par la légitimité officielle, pourraient être impliquées dans des accords non représentatifs de l’État.
De son côté, le gouvernement basé à l’est, reconnu par le parlement, a également démenti toute entente sur la relocalisation des migrants. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelhadi Al-Huweij, a imputé la responsabilité de la gestion de ces éventuels accords au gouvernement reconnu par les États-Unis.
Contexte américain
Un responsable américain avait déclaré à l’agence Reuters que l’administration du président Donald Trump envisageait d’envoyer des migrants en situation irrégulière vers plusieurs pays, dont la Libye. Selon cette source, le premier vol aurait dû partir le mercredi 7 mai 2025.