Chaque année en France, le cancer est responsable de 157 000 décès, ce qui en fait la première cause de mortalité prématurée. Face à ce constat alarmant, Marie-Charlotte Garin, députée écologiste du Rhône, s’est jointe à plus de 90 chercheurs, élus, patients et militants pour réclamer la mise en place d’un registre national des cancers. Cette initiative vise à renforcer la prévention et améliorer la compréhension de la répartition et des causes de cette maladie.
Un manque criant de données sur l’incidence du cancer
Seuls 24 % de la population française sont actuellement couverts par un registre du cancer, et de grandes régions urbaines comme l’Île-de-France, Lyon, Marseille, Toulouse ou Nice ne disposent d’aucune donnée fiable. Ce déficit concerne notamment des zones très peuplées et fortement exposées à la pollution, un facteur connu de risque accru.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) anticipe une augmentation de 77 % des nouveaux cas de cancer d’ici 2050, une progression qui inquiète fortement les spécialistes. Sans données exhaustives, il est difficile d’identifier précisément les lieux et les raisons de cette explosion des cas, ce qui freine considérablement les actions de prévention.
Les signataires de l’appel rappellent avec force que « sans données, pas de prévention ». Cette réalité met en lumière l’urgence de disposer d’un suivi complet et national, afin de mieux cibler les efforts de santé publique.
Un registre national pour une meilleure lutte contre le cancer
La France est aujourd’hui absente du réseau européen des registres du cancer, un retard préjudiciable. La création d’un registre national, transparent et couvrant l’intégralité du territoire, permettrait de :
- Repérer les clusters, c’est-à-dire les zones où les cas de cancer se concentrent anormalement.
- Protéger les populations exposées en mettant en place des mesures ciblées.
- Orienter plus efficacement la recherche scientifique et les soins médicaux.
Marie-Charlotte Garin et les nombreux signataires insistent sur la nécessité d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Ils appellent à cesser les tergiversations et à affronter de manière concrète cette problématique majeure de santé publique.