La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) peut présenter un risque de récidive important; une étude coordonnée par l’équipe de David-Alexandre Trégouët analyse le profil génétique de 6 355 patients atteints de MTEV, parmi lesquels 1 775 avaient été victimes d’un second événement, et identifie 28 marqueurs moléculaires spécifiques, dont 22 directement liés à la récidive. Publiée dans Blood le 14 août, l’étude note des différences entre les femmes et les hommes et des variations selon les caractéristiques du premier épisode thromboembolique.
Récidive et marqueurs: la maladie thromboembolique veineuse au cœur des résultats
Les chercheurs identifient 28 marqueurs moléculaires spécifiques dont la présence indiquerait un risque accru de récidive ; parmi eux, 22 n’avaient jamais été impliqués dans le risque du premier événement, selon l’Inserm dans un communiqué. « L’étude révèle que les marqueurs moléculaires associés à la récidive ne sont pas les mêmes que ceux qui sont associés au risque d’un premier évènement thromboembolique. En effet, parmi les 28 marqueurs identifiés ici, 22 sont spécifiques à la récidive car ils n’ont jamais été montrés impliqués dans le risque de premier évènement », précise l’Inserm dans un communiqué de l’Inserm. Les résultats de l’étude, publiés le 14 août dans la revue Blood, montrent des différences entre les femmes et les hommes ainsi que des variations selon les caractéristiques du premier événement thromboembolique.
« Ces résultats marquent une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes biologiques impliqués dans la récidive. Ils permettent en outre d’entrevoir une estimation plus fine du risque individuel de récidive, et pourront contribuer, à terme, à une meilleure prise en charge du patient vers un parcours de soins personnalisé », explique David-Alexandre Trégouët. À ce jour, la prise en charge repose sur les traitements anticoagulants, très efficaces, mais qui exposent le patient à un risque hémorragique important. Prédire le risque de récidive pourrait optimiser la réponse thérapeutique, adaptée au profil génétique des patients, et prévenir le risque hémorragique individuel.
Des marqueurs spécifiques à la récidive identifiés dans l’étude Blood
En parallèle, l’étude rappelle le contexte de la maladie en France: environ 50 000 à 100 000 phlébites et 40 000 embolies pulmonaires y sont recensées chaque année, avec un taux de récidive d’environ 20 % sur cinq ans pour les patients déjà touchés par un épisode initial. Ces résultats soutiennent l’idée qu’un suivi plus personnalisé pourrait optimiser les traitements, tout en continuant à évaluer le bénéfice et le risque des anticoagulants.