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Un policier a été mis en examen pour « violences aggravées » dans le cadre d’une affaire remontant à 2018 à Marseille, après le passage à tabac d’une jeune femme en marge d’une manifestation des Gilets jaunes. L’enquête, confiée à l’IGPN puis relancée, a été marquée par des incompréhensions et des blocages liés à l’effacement d’enregistrements et à des pannes de logiciels, avant d aboutir à de nouvelles mises en cause et à une qualification étendue du dossier.

Marseille 2018: le passage à tabac et les premiers éléments du dossier
En décembre 2018, Angelina, alors âgée de 19 ans, rentrait du travail lorsqu’elle a été atteinte par un tir de LBD à la cuisse, dans une ruelle du cœur commerçant de Marseille. Elle a ensuite été violemment frappée au sol par une quinzaine de policiers, à coups de pieds et de matraques, des gestes décrits dans le dossier et qui ont laissé d’importantes séquelles.
Selon Le Parisien, le jour des faits près de 500 policiers étaient mobilisés; le dossier évoque également 680 grenades lacrymogènes lancées, 80 tirs de LBD, 47 interpellations et deux policiers blessés.
Le crâne fracturé et d’autres séquelles ont été confirmés; l’enquête menée par l’IGPN avait stagné plusieurs mois, en raison notamment de l’effacement des enregistrements radio du logiciel Acropol et d’une panne du logiciel Pégase, avant d’être rouvert puis de reprises successives.
Selon Mediapart, le fonctionnaire concerné aurait été affecté à la Bac Nord de Marseille au moment des faits et aurait ensuite été muté à Toulon, dans le cadre d’un suivi particulier des investigations et des mises en cause qui se sont accrues par la suite.
Des mises en examen et une procédure évolutive
Selon le parquet de Marseille, il s’agit du premier policier directement incriminé pour les violences infligées à Angelina; il a été mis en examen pour « violences aggravées par trois circonstances (arme, réunion et par une personne dépositaire de l’autorité publique) » et pour « non-assistance à personne en danger », selon des communications officielles. Dans le même dossier, Mediapart et d’autres sources évoquent qu’un second fonctionnaire a aussi été mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ». Au total, dix policiers ont été mis en examen dans ce dossier, dont huit pour cette circonstance et deux pour violences aggravées sur le petit ami de la victime, selon les communications publiques.
Le Parisien rappelle que le juge d’instruction avait évoqué, dès décembre 2020, une qualification et une gravité des actes, et que le parquet avait initialement requis une détention provisoire pour l’un des mis en examen, mais que le juge des libertés a finalement placé ce dernier sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer. Cette évolution est décrite comme une étape d’un dossier qui a été rouvert et clos à plusieurs reprises, et qui continue d’avancer avec de nouveaux éléments et des témoignages.
Éléments clés et contexte procédural
Au fil des mois, l’enquête a été marquée par des difficultés techniques et des éléments contradictoires. L’IGPN a connu des blocages similaires, notamment liés à l’effacement d’enregistrements et à des pannes de systèmes, ce qui a retardé les vérifications et les recoupements des faits sur le terrain.
Selon Le Parisien, « Sans l’ombre d’un doute, les individus qui ont violenté (Angelina) avaient tous la qualité de fonctionnaires de police et ces violences sont d’autant plus inacceptables qu’elles ont été commises de façon purement gratuite », avait conclu une première fois le juge d’instruction saisi du dossier, en décembre 2020. Le parquet a indiqué que l’enquête pourrait continuer, sans annoncer de mesures définitives à ce stade et selon les éléments disponibles.