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Massacres à El Fasher : Accusations contre les forces de soutien rapide au Soudan

by Sara
Soudan

Des massacres et une épuration ethnique sont signalés à El Fasher et dans les villages environnants, a déclaré le gouverneur du Darfour, Minni Arko Minawi. Il accuse les forces de soutien rapide (RSF) d’avoir commis des exactions massives contre les civils, tandis que la communauté internationale appelle à des enquêtes et à la poursuite des responsables. Les avertissements portent sur le risque d’une aggravation rapide de la crise humanitaire dans la région.

Accusations du gouverneur et propos publics

Minni Arko Minawi a affirmé que la ville d’El Fasher et ses alentours ont été le théâtre de « massacres et d’extermination », imputés selon lui aux forces de soutien rapide. Il a dénoncé l’incapacité de ces forces à faire la différence entre civils et enfants et les a averties de ne pas se réjouir des événements, estimant que « ce qui se passe à El Fasher est le début, pas la fin ».

Le gouverneur a également accusé ce qu’il a qualifié de « financier de la milice des RSF » d’avoir acheté le silence de la communauté internationale, dénonçant un abandon moral face aux atrocités.

Contrôle d’El Fasher et conséquences géopolitiques

Les forces de soutien rapide ont annoncé avoir pris le contrôle d’El Fasher après un siège de plus d’un an. Selon cette prise, leur influence s’étend désormais sur l’ensemble des cinq États du Darfour, marquant une division de facto du pays entre un Est sous influence de l’armée soudanaise et un Ouest dominé par les RSF.

  • Siège prolongé d’El Fasher, puis prise de la ville par les RSF.
  • Extension du contrôle des RSF sur les cinq États du Darfour.
  • Risques accrus de déplacements massifs et de fragmentation territoriale.

Accusations de génocide et demandes de classification

Le président de la commission des relations extérieures du Sénat américain, Ben Cardin, a affirmé que les RSF avaient « commis des atrocités, y compris un génocide ». Il a demandé que les RSF soient désignées comme une organisation terroriste étrangère, considérant que les actes à El Fasher résultent d’un plan et non d’incidents isolés.

Ces déclarations mettent la pression sur la communauté internationale pour qu’elle renforce ses réponses politiques et juridiques face aux allégations d’exactions ciblées.

Des millions de déplacés et alerte humanitaire

Le chef de la délégation du Croix-Rouge au Darfour a signalé l’existence de camps de déplacés volumineux à El Fasher et prédit leur expansion en raison des violences en cours. L’estimation de son organisation fait état d’environ 5 millions de personnes considérées comme déplacées à ce jour.

La ministre britannique chargée des affaires africaines, Jenny Chapman, a quant à elle indiqué que des violences étaient commises par l’armée soudanaise et les RSF, mais qu’environ 80 % des exactions seraient imputables aux RSF. Elle a assuré que des efforts seraient faits pour traduire les responsables en justice.

Avertissements des Nations unies et rapports de terrain

Le Haut‑Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a mis en garde contre une détérioration rapide de la situation humanitaire à El Fasher et a évoqué un risque croissant d’« atteintes graves et de crimes motivés ethniquement ». Le Haut‑Commissaire a demandé une réaction internationale urgente pour protéger les civils et garantir des couloirs sécurisés pour ceux qui fuient.

Des rapports de terrain récents indiquent que les RSF auraient mené des exécutions de civils en grand nombre et kidnappé plusieurs médecins après la prise de la ville.

Diplomatie et expulsions : le cas du Programme alimentaire mondial

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a convoqué le directeur du bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan, Laurent Bokira, et la directrice des opérations, Samantha Cattraj, leur signifiant leur statut de « personnes indésirables ». Les autorités ont demandé leur départ du pays dans un délai de 72 heures, selon l’agence officielle Suna.

Le gouvernement a cependant affirmé vouloir maintenir sa coopération avec le PAM selon les procédures et les lois internationales, précisant que cette décision n’affecterait pas l’aide alimentaire fournie.

Contexte du conflit et bilan humain

Le conflit entre l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide dure depuis le 15 avril 2023, malgré plusieurs tentatives de médiation régionale et internationale. Les bilans fournis par des sources onusiennes et locales estiment à environ 20 000 le nombre de morts et à plus de 15 millions le nombre de personnes déplacées ou réfugiées.

L’évolution récente à El Fasher alimente les craintes d’une nouvelle phase de violences à grande échelle, avec des conséquences humanitaires et sécuritaires majeures pour le Darfour et la région.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/10/28/%d8%b9%d8%a7%d8%ac%d9%84-%d8%ad%d8%a7%d9%83%d9%85-%d8%a5%d9%82%d9%84%d9%8a%d9%85-%d8%af%d8%a7%d8%b1%d9%81%d9%88%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%88%d8%af%d8%a7%d9%86%d9%8a

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