Plusieurs mineurs font l’objet de mises en examen ces dernières semaines dans des affaires liées à des projets d’attentats djihadistes en France. Le dossier le plus avancé concerne un adolescent de 17 ans interpellé au Mans et placé en détention provisoire, et l’analyse de ses supports numériques a conduit à l’interpellation de deux autres mineurs. Un 16 ans a également été mis en examen, selon les informations recueillies auprès des sources judiciaires et des médias locaux. Ces affaires illustrent une évolution préoccupante selon les autorités antiterroristes, qui rappellent que le recours à des mineurs dans ce type de dossier est en hausse dans certains cas, tout en signalant que les degrés de préparation et les détails varient d’un cas à l’autre.
À Le Mans et en Sarthe, des mineurs mis en examen dans le cadre d’un projet d’attentats
Le premier mineur du dossier, âgé de 17 ans, avait été interpellé au Mans et mis en examen vendredi dernier. Il est depuis en détention provisoire. Selon une source proche du dossier, l’adolescent, acquis aux thèses du groupe État islamique, préparait une action violente au nom de cette organisation terroriste, tout en affirmant que ses projets n’avaient rien de concret, selon les mêmes sources.
Deux autres mineurs ont été interpellés dans le cadre de l’enquête, notamment après l’interpellation par le Raid d’un jeune de 17 ans originaire du Mans. L’analyse de leurs supports numériques a conduit à l’interpellation de ces deux mineurs supplémentaires; l’un d’eux a été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT). « La garde à vue du second mineur a été levée, sans suite à ce stade », a précisé la source judiciaire.
L’autre mineur visé par l’enquête a été libéré, pour le moment, selon les informations publiées par les médias locaux.
Éléments du dossier et chiffres sur l’implication des mineurs
Les autorités rappellent que, ces dernières années, le phénomène de l’implication de mineurs dans les affaires terroristes s’est intensifié. Toujours selon les informations publiques, l’enquête a permis d’élargir le phénomène à d’autres mineurs et de révéler des liens entre les actes envisagés et des ambitions plus vastes, notamment des attentats évoqués dans les documents médiatiques locaux.
Selon le Parquet national antiterroriste (PNAT), 15 mineurs ont été mis en examen en 2023 et 18 en 2024. Avec cette mise en examen, le total est porté à au moins 15 pour 2025, selon les chiffres cités par le PNAT. L’enquête a aussi mis en évidence le recours à des placements sous contrôle judiciaire, issu d’un cadre de suivi renforcé pour les mineurs radicalisés, et elle souligne l’importance du travail interinstitutions, entre DGSI, Raid et les procureurs, pour privilégier des mesures de placement dans des structures dédiées, lorsque cela est possible.