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La célèbre organisation caritative Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé vendredi la suspension de toutes ses activités à l’hôpital Bashair, l’un des rares établissements de santé offrant des soins gratuits essentiels dans le sud de Khartoum, Soudan. Cette décision intervient dans un contexte de violence croissante alors que le conflit dure maintenant depuis près de 20 mois.
Contexte du conflit
Le conflit oppose l’armée régulière soudanaise aux Forces de soutien rapide (RSF), dirigées par des généraux rivaux. La guerre a causé des dévastations massives dans le pays, entraînant des dizaines de milliers de morts, le déplacement de millions de personnes et l’effondrement des services de base. Actuellement, plus de 30 millions de Soudanais ont besoin d’une aide humanitaire, selon les Nations Unies.
Suspension des opérations à l’hôpital Bashair
La décision de MSF de suspendre ses opérations à l’hôpital Bashair résulte d’incidents violents répétés au cours de l’année dernière, mettant en danger la sécurité du personnel et des patients. L’organisation a déclaré que des combattants armés avaient pénétré à plusieurs reprises dans l’hôpital, menaçant le personnel médical et exigeant que les blessés soient soignés en priorité.
MSF a précisé : « Malgré des discussions approfondies avec toutes les parties prenantes, ces attaques ont continué ces derniers mois. Nous avons donc pris la très difficile décision de suspendre toutes les activités médicales dans l’hôpital. »
Impacts sur la population
L’hôpital Bashair a été une bouée de sauvetage pour des milliers de personnes, fournissant des soins médicaux aux victimes des frappes aériennes et des bombardements qui ravagent Khartoum. Le secrétaire général de MSF, Christopher Lockyear, a qualifié cette suspension de « décision tragique » et « non prise à la légère ».
Le 11 novembre, un patient a été tué à l’intérieur de l’hôpital, et un mois plus tard, des tireurs ont ouvert le feu dans le service des urgences, menaçant directement le personnel médical.
La situation humanitaire
Selon Claire San Filippo, coordinatrice des urgences de l’organisation, « La souffrance que nous observons à Khartoum est immense. La violence intense et extrême continue au quotidien. Les pénuries alimentaires et les blocages des fournitures et de l’aide humanitaire laissent les gens dans une lutte désespérée pour survivre. Les besoins médicaux sont écrasants. Les blessures sont souvent horribles. »
L’hôpital Bashair, l’un des derniers établissements médicaux fonctionnels dans le sud de Khartoum, est vital pour le traitement des victimes des frappes aériennes, ainsi que pour ceux souffrant de malnutrition aiguë. La région a enregistré une hausse importante des victimes, avec jusqu’à 50 blessés admis aux urgences après une seule frappe aérienne.
Réaction de la communauté internationale
Les Nations Unies ont averti qu’une grande partie de la population soudanaise fait face à des « niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë », avec 638 000 personnes supplémentaires vivant actuellement des conditions de famine. Alors que MSF a déjà suspendu ses opérations dans l’hôpital turc voisin en juillet 2024 pour des raisons de sécurité similaires, l’organisation continue de travailler dans 11 autres États à travers le Soudan.