La militante iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023, se retrouve au cœur de préoccupations internationales après son arrestation vendredi en Iran. Des proches et des collectifs de soutien décrivent un état de santé fragile et des violences lors de l’intervention des forces de sécurité. L’affaire relance le débat sur la répression des voix civiques et les appels à sa libération se multiplient.

Narges Mohammadi souffrante après son arrestation, selon le comité de soutien
Selon le comité de soutien, lors d’un « bref » coup de téléphone dimanche soir avec sa famille, Narges Mohammadi a raconté avoir reçu « de coups de matraque violents et répétés à la tête et au cou » lors de son arrestation, a écrit sur X le comité de soutien, en ajoutant : « Son état physique au moment de l’appel n’était pas bon, et elle semblait souffrante. » Le texte précise également qu’elle aurait été conduite deux fois aux urgences et qu’elle ignorait quel service de sécurité la détenait, selon le comité.
Des informations complémentaires relayées par des proches indiquent que son frère, Hamid Mohammadi, vivant en Norvège, a confirmé qu’elle avait été violemment frappée et emmenée chez un médecin pour un examen, tout en précisant qu’elle n’est pas hospitalisée et demeure en détention.
Contexte et réactions du collectif de soutien et des autorités iraniennes
Un collectif de militants iraniens, parmi lesquels les cinéastes Jafar Panahi, palme d’or à Cannes, et Mohammad Rasoulof, a appelé lundi à la libération « immédiate et inconditionnelle » de Narges Mohammadi et des autres personnes arrêtées, selon le communiqué relayé par le collectif.
Selon le procureur de Mashad, Hassan Hemmatifar, 38 personnes ont été arrêtées lors de la cérémonie, dont Narges Mohammadi et Sepideh Gholian, et le frère de l’avocat Khosrow Alikordi a été arrêté plus tard dans la journée.
La militante a été interpellée vendredi dans la ville de Mashad après avoir pris la parole lors d’une cérémonie en hommage à l’avocat Khosrow Alikordi, retrouvé mort début décembre. Mohammadi est une figure marquante de la défense des droits civiques en Iran et a passé de nombreuses années derrière les barreaux. La lauréate du prix Nobel a bénéficié d’une permission de sortie temporaire pour raisons de santé en décembre 2024, en raison de problèmes pulmonaires notamment, un élément évoqué dans les résumés de son parcours.