Le blocage des réseaux sociaux au Népal déclenche une vague de manifestations dans la capitale Katmandou, après l’ordre du gouvernement de bloquer 26 plateformes et de réguler leur contenu. Les bilans varient selon les sources: seize morts selon l’AFP et des décomptes hospitaliers, et d’autres rapports évoquant dix-sept morts et jusqu’à 400 blessés. Des protestataires réclament la restitution des services en ligne et dénoncent ce qu’ils qualifient de dérives autoritaires dans le pays.
Bilan et contexte du blocage des réseaux sociaux
Selon le ministère népalais de la Communication et des Technologies de l’information, l’objectif est d’imposer l’enregistrement des plateformes et la nomination d’un représentant local et d’un régulateur de contenus, conformément à un arrêt rendu par la Cour suprême en 2023.
Cette mesure a perturbé de nombreuses activités et a suscité des critiques sur les libertés publiques: des chiffres contradictoires circulent, certains documents évoquant seize morts, d’autres dix-sept, et des centaines de blessés selon les autorités et les témoins.
Le gouvernement précise que le retour à la normale dépendra du dépôt d’un enregistrement par les plateformes visées et affirme agir pour préserver la sécurité et l’ordre public.
Réactions et témoignages des manifestants
Les témoignages cités par l’AFP et des témoins décrivent un mouvement fortement motivé par la contestation du blocage et, selon eux, par la dénonciation d’une corruption institutionnalisée.
« Nous sommes là pour dénoncer le blocage des réseaux sociaux mais ce n’est pas notre seule motivation, a déclaré un étudiant de 24 ans, Yujan Rajbhandari. Nous dénonçons aussi la corruption institutionnalisée au Népal. »
« Cette décision traduit les pratiques autoritaires du gouvernement et nous voulons que ça change », a renchéri un autre manifestant, Ikshama Tumrok, 20 ans.
« Il y a eu des mobilisations contre la corruption partout dans le monde, ils (nos dirigeants, ndlr) redoutent qu’il en soit de même ici », a commenté un autre protestataire, Bhumika Bharati.
Depuis l’entrée en vigueur du blocage, les plateformes encore en service, comme TikTok, restent très présentes sur les réseaux et alimentent le débat public autour des libertés d’expression.