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Le Nobel d’économie 2025 a été attribué à Philippe Aghion et à ses coauteurs Joel Mokyr et Peter Howitt pour leurs travaux sur la croissance soutenue par la « destruction créatrice » et l’innovation. Dans le contexte d’une mondialisation en crise, leurs recherches éclairent les mécanismes par lesquels les technologies se transforment en performances économiques. Cette attribution rappelle les questions persistantes sur le rôle de l’innovation dans la compétitivité des économies avancées.
Philippe Aghion et la croissance par l’innovation
Ils sont trois à avoir remporté le prix Nobel d’économie : Joel Mokyr, Peter Howitt et Philippe Aghion, pour leurs recherches sur la croissance soutenue par la « destruction créatrice » et l’innovation. Des travaux qui répondent aux nombreuses questions soulevées par une mondialisation en crise. Ces contributions ont été saluées comme essentielles pour comprendre les dynamiques de long terme.
Leur approche met en évidence comment l’innovation et le progrès technique nourrissent la productivité à long terme et créent des gains d’efficience. Elle rappelle aussi que le cadre institutionnel et politique doit favoriser l’investissement, l’expérimentation et l’adaptation des entreprises. En ce sens, ces recherches éclairent les choix publics qui accompagnent les transitions technologiques.
Ces résultats alimentent le débat sur les conditions cadres et les politiques publiques capables de soutenir la compétitivité sans freiner l’innovation. Ils servent de point d’ancrage pour les discussions sur les politiques industrielles et la coopération internationale.
Réactions en France et perspectives économiques
En France, les réactions s’appuient sur la démonstration que l’innovation peut doter l’économie française d’un moteur durable. Nicolas Doze, éditorialiste économique, résume les implications pratiques de sa pensée: «L’innovation va créer un perpétuel mouvement du tissu productif et qui, à un moment, va tuer les entreprises du monde d’avant, mais qui va aussi permettre la naissance des entreprises du monde d’après», explique Nicolas Doze. Ces observations alimentent le débat sur les politiques publiques à privilégier pour soutenir l’investissement et l’industrie.
Selon Doze, Philippe Aghion préconise une politique de l’offre ciblée, une politique industrielle européenne et un ensemble de mesures budgétaires. Il évoque notamment un plan de 5 milliards d’euros par an pendant cinq ans dans l’intelligence artificielle, la suppression de huit points de dépense publique et une réduction des dotations des collectivités locales de neuf milliards. Ces propositions font écho à des réflexions sur le financement public de l’innovation et la réallocation des ressources dans l’économie réelle.
Vers une politique industrielle française et européenne renforcée
Le Nobel apporte un cadre pour envisager une coordination plus forte entre les acteurs publics et privés. Dans le débat public, les propositions évoquées par Aghion — plan IA, soutien à l’innovation et réforme des dépenses publiques — alimentent des discussions sur la manière dont la France peut tirer parti de l’innovation pour sa compétitivité en Europe.
La réflexion publique s’interroge sur la faisabilité et les effets potentiels de ces propositions, notamment en matière d’emploi, d’innovation et de recettes publiques. Le Nobel n’impose pas un unique programme, mais propose des cadres analytiques pour penser la croissance et l’innovation.