Plusieurs médias s’accordent pour décrire une étape majeure sur les marchés des matières premières: l’or a franchi la barre des 4 000 dollars l’once sur les échanges asiatiques, marquant son rôle traditionnel de valeur refuge dans un contexte d’incertitude géopolitique et économique. Certaines analyses soulignent une hausse soutenue en 2025, tirée par les incertitudes liées à la guerre en Ukraine, au Proche-Orient et par les développements politiques aux États-Unis.
L’or franchit les 4000 dollars l’once : chiffres et cadre
Selon Le Parisien, l’or a atteint 4 001,11 dollars à 02H00 GMT sur le marché au comptant en début d’échanges asiatiques, après avoir brièvement dépassé la barre des 4 000 dollars. Sur le Comex, l’once pour livraison en décembre avait déjà franchi ce seuil.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’or a déjà augmenté de plus de 40 % en 2025 et se dirige vers une troisième année consécutive de gains à deux chiffres », relève Stephen Innes, de la société de gestion SPI Asset Management.
« Il semble y avoir beaucoup de liquidités disponibles » de la part des investisseurs qui « continuent de rechercher la diversification », souligne Chris Beauchamp, analyste chez IG.

Facteurs moteurs et contexte géopolitique
La dynamique est portée par les incertitudes liées à la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, qui renforcent l’attrait de l’or comme valeur refuge.
L’imprévisibilité des décisions du président américain depuis son retour au pouvoir en janvier a eu un impact considérable. Sa politique commerciale et les menaces de droits de douane, notamment contre l’Union européenne et la Chine, ont pesé sur l’économie mondiale. L’or a également été porté par les pressions de Donald Trump sur la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, pour qu’elle abaisse ses taux, faisant peser un doute sur son indépendance.
« Au total, entre 2021 et 2023, la demande d’or des banques centrales a doublé par rapport aux années précédentes », expliquait l’an dernier la Banque de France.
« Partout dans le monde, les banques centrales augmentent leurs réserves d’or en réponse à la structure intenable de la dette américaine et aux inquiétudes croissantes concernant la domination du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale », indiquait en mars à l’AFP Daniela Sabin Hathorn, analyste chez Capital.com.
Des acquisitions massives par les banques centrales ont été la dynamique clé, selon les analyses du secteur. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents ont été les plus actives, y compris la Russie et la Chine, cherchant à réduire leur exposition à une monnaie de réserve dominante.
Dans ce contexte, le bitcoin a aussi connu des sommets; des analystes notent que les marchés globaux restent portés par une recherche de diversification et de couverture face à l’inflation et à la volatilité.