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Libération, Mélenchon, censure, humour, Amfis : Jean‑Luc Mélenchon a pris la défense de la boutique parodique l’Enlysée et dénoncé une « mise en demeure » adressée par Libération, estimant que le journal cherchait à « censurer l’humour de gauche » après l’envoi d’une lettre recommandée demandant le retrait d’un produit reprenant la charte graphique du quotidien.
Libération, Mélenchon, censure, humour, Amfis : la mise en demeure contre l’Enlysée
La polémique est née autour d’un produit vendu par la boutique parodique l’Enlysée, qui reproduisait une partie de la charte graphique de Libération sur l’étiquette d’un flacon présenté comme une « Sauce Dem ». Dans une vidéo postée sur X et repartagée par Jean‑Luc Mélenchon, un membre de l’Enlysée explique la démarche humoristique et la recette : « C’est une blague » mais une vraie sauce fabriquée à Bruxelles à base de poire et de piment, la poire « mielleuse comme une promesse électorale » et le piment pour rappeler « le vrai goût de la trahison ».
Le membre de la boutique précise avoir reçu « le matin même » une lettre recommandée de Libération demandant que leur logo ne soit plus utilisé sous prétexte que « cela leur porterait préjudice et nuirait à leur image ». Il note par ailleurs que « n’est pas leur logo » et propose, pour tourner la contrainte en clin d’œil, de mettre un lien pour s’abonner au journal sur la page du produit. En légende de la vidéo publiée samedi 24 août, on peut lire : « Bah alors Libération, vous voulez censurer l’humour de gauche ? »
Jean‑Luc Mélenchon a relayé la vidéo et commenté la démarche du quotidien : « Pour Libération, la liberté d’expression c’est seulement celle de Libération. Et pour l’humour pareil. Regardez ça, c’est assez rigolo. Les camarades d’Enlysée qui ont fait cette sauce humoristique ont reçu une mise en demeure d’avocat de la part de Libé. »
Retrait de Libération des Amfis et refus d’accréditer Olivier Pérou
Cette affaire intervient après un autre épisode tendu entre La France Insoumise et le quotidien. Le parti a refusé d’accréditer Olivier Pérou, rubricard au Monde et coauteur du livre La Meute (Éd. Flammarion), pour ses journées d’été — les « Amfis » — ce qui avait déjà provoqué des critiques de la part du journal.
En réaction au refus d’accréditation, Libération a choisi de se retirer des Amfis pour protester contre la décision de la direction de La France Insoumise. Jean‑Luc Mélenchon a lié publiquement ces épisodes, estimant que le quotidien adopte une posture restrictive sur la liberté d’expression lorsqu’il est visé par des parodies ou des critiques.
Sur les réseaux, plusieurs internautes ont relevé le caractère juridique du litige : il s’agit selon eux davantage d’une imitation de marque et d’une possible atteinte à la propriété intellectuelle que d’une attaque contre l’humour politique. Ces remarques relèvent de considérations juridiques qui ne figurent pas dans la mise en demeure rendue publique par les protagonistes.
Que dit la boutique l’Enlysée et quel est l’enjeu juridique ?
La boutique l’Enlysée se présente comme une parodie de la boutique officielle lancée par l’Élysée en 2018 et commercialise des objets à visée satirique. Dans la vidéo, son représentant souligne qu’ils sont « de gauche », qu’ils pratiquent un humour « anti‑réactionnaire » et qu’ils peuvent parfois « taper dans la tronche de tout le monde ». Il marque son étonnement face à la lettre de Libération, qui lui demandait d’arrêter d’utiliser un habillage graphique semblable.
Le différend illustre le conflit fréquent entre liberté d’expression satirique et protection des signes distinctifs : la parodie jouit d’une protection lorsqu’elle est manifeste, mais la reproduction de signes graphiques peut ouvrir la voie à des actions en propriété intellectuelle si un risque de confusion ou de préjudice à l’image est établi.
Suite des événements et enjeux pour les Amfis
Au moment de la publication de ces éléments, Libération s’est retiré des Amfis et la polémique continue d’être débattue sur les réseaux et dans les médias. Le dossier oppose des questions de liberté d’expression et d’humour politique à des règles de droit relatives aux marques et à l’image des médias. Aucune autre décision judiciaire ou administrative liée à cette mise en demeure n’a été annoncée publiquement.