Olivier Faure, Macron, gouvernement, majorité, gauche : le premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré mardi soir être « à la disposition » du président de la République pour discuter des conditions d’un remplacement du gouvernement Bayrou, tout en affirmant ne pas être « en train de rechercher une place, un poste, une fonction ».
Olivier Faure détaille ses conditions après la réunion de la coalition mardi
Interrogé mardi 2 septembre sur LCI, Olivier Faure a confirmé sa disponibilité pour engager des échanges avec Emmanuel Macron sur « les conditions » dans lesquelles la gauche pourrait « occuper les places gouvernementales qui sont aujourd’hui occupées par la majorité relative de François Bayrou ». Il a précisé : « je ne parle pas de négociations. Je dis ce que nous portons et ce que nous voulons ».
La déclaration intervient au lendemain d’une réunion organisée par Emmanuel Macron avec les chefs de la coalition gouvernementale, au cours de laquelle le président a demandé à ces responsables de « travailler avec les socialistes » pour préparer l’après Bayrou. Interrogé sur d’éventuels contacts personnels avec le chef de l’État, Olivier Faure a déclaré n’en avoir « pas eu », tout en soulignant que « il y a des gens qui parlent, qui cherchent à savoir quel est notre état d’esprit. Et j’essaie d’expliquer ce que nous voulons faire et quelles sont les conditions à partir desquelles nous pourrions redonner un peu de couleur à notre pays ».
Le dirigeant socialiste a rappelé la posture tenace de son parti lors des précédentes discussions : « Nous avons toujours été au rendez-vous à chaque fois que nous avons été invités à discuter », a-t-il dit, tout en exprimant un sentiment d’inaboutissement après ces efforts. « Après avoir fait l’effort d’une discussion pour trouver des compromis avec le gouvernement actuel, nous n’avons pas été payés de retour », a-t-il accusé, avant d’ajouter une critique directe envers François Bayrou : « La réalité, c’est que François Bayrou a rompu toute forme de dialogue avec qui que ce soit ».
Sur la nature d’un éventuel redéploiement ministériel, Olivier Faure a été ferme : il a rejeté l’idée d’un gouvernement composé simultanément de ministres macronistes et de ministres de gauche. Il a expliqué : « Moi, je ne veux pas de confusion, je ne veux pas un gouvernement qui serait en même temps de droite et de gauche ». Cette mise au point accompagne sa répétition qu’il n’est « en train de rechercher une place, un poste, une fonction » et qu’il ne s’agit pas pour lui de lancer des négociations immédiates mais bien d’exposer des exigences et des objectifs politiques.
Sur LCI, il a également affirmé être « à la disposition évidemment du chef de l’Etat », indiquant la disponibilité du Parti socialiste pour des discussions éventuelles sur la recomposition gouvernementale, à condition que ces échanges reposent sur des « conditions » définies par la gauche.
Points clés énoncés par Olivier Faure
- « À la disposition » du président pour évoquer les modalités d’un remplacement du gouvernement Bayrou.
- Absence de contact direct avec Emmanuel Macron au moment de l’interview, mais présence d’intermédiaires souhaitant connaître l’état d’esprit du PS.
- Refus de négociation immédiate : « je ne parle pas de négociations. Je dis ce que nous portons et ce que nous voulons ».
- Critique de François Bayrou : « La réalité, c’est que François Bayrou a rompu toute forme de dialogue ».
- Rejet d’un gouvernement mêlant ministres macronistes et ministres de gauche : « je ne veux pas de confusion ».
Les déclarations d’Olivier Faure viennent s’inscrire dans un contexte politique marqué par la nécessité, selon l’Élysée, d’envisager des solutions pour assurer la continuité et la cohérence du gouvernement après la sortie annoncée ou subie de François Bayrou. Le premier secrétaire du PS pose toutefois des limites claires à toute forme d’alliance ministérielle indistincte, privilégiant des conditions et des objectifs politiques précis avant de s’engager dans des discussions approfondies.