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Le gouvernement de Sébastien Lecornu a signé un décret mettant fin aux avantages anciens Premiers ministres à vie, une mesure qui prendra effet le 1er janvier 2026 et vise notamment à instaurer une protection policière limitée dans le temps.
Décret Sébastien Lecornu : premières mesures et justification
Pas de temps à perdre à Matignon : ce lundi 15 septembre, Sébastien Lecornu a officialisé la fin des avantages à vie accordés aux anciens Premiers ministres à compter du 1er janvier 2026. Sur le réseau social X, l’ancien ministre des Armées a résumé l’un de ses premiers actes politiques par « C’est fait ». Il avait expliqué dès dimanche : « On ne peut pas demander aux Français des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas ».
Le Premier ministre motive sa décision en distinguant la protection contre les menaces, que la République doit assurer, et les avantages permanents liés à un statut temporaire. Selon lui, « s’il est normal que la République protège les personnes faisant l’objet de menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire ». Le décret précise que « la protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l’intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque ».
Le texte ajoute aussi que « tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée ». À ce stade, le nouveau Premier ministre n’a pas précisé la durée exacte de ces limitations.
Mesures ciblées : voiture, protection et moyens limités
Parmi les avantages visés figurent la voiture de fonction « à vie », avec chauffeur et frais associés, et la protection policière sans limitation de durée. Ces privilèges resteront néanmoins en place pendant quelques mois pour les 17 anciens Premiers ministres qui en bénéficient actuellement.
Le coût annuel de ces avantages est estimé à 4,4 millions d’euros. Le seul déploiement de la protection policière était chiffré à 2,8 millions d’euros en 2019, « en incluant les salaires des policiers, leurs heures supplémentaires, les frais de mission et l’entretien des véhicules ». Le dispositif concernait fréquemment les ministres de l’Intérieur, mais aussi d’autres ministres ayant conservé une protection après la fin de leur mandat.
Sébastien Lecornu précise que la protection restera possible « en fonction de la réalité du risque », ce qui devrait permettre de la maintenir pour des responsables exposés à des informations sensibles, comme les Premiers ministres et les ministres de l’Intérieur.
Qui est concerné et quels avantages subsistent ?
- Les 17 ex-Premiers ministres bénéficiant aujourd’hui d’avantages à vie verront ces dispositifs limités à partir du 1er janvier 2026.
- Un agent pour le secrétariat particulier pourra être attribué « sur demande » pendant une durée maximale de dix ans à compter de la fin des fonctions et au plus tard jusqu’à ce que l’ancien ministre atteigne l’âge de 67 ans.
- L’indemnité de trois mois versée aux anciens chefs du gouvernement (et à tout autre ministre) devrait perdurer, sauf en cas d’activité rémunérée post-mandat.
Le Parisien rappelle que certains anciens Premiers ministres, comme Michel Barnier et François Bayrou, n’avaient déjà plus droit à certains dispositifs après leur départ en raison de leur âge. De même, l’avantage de secrétariat n’était pas accordé à celles et ceux disposant d’un avantage similaire au titre d’un autre mandat ou d’une autre fonction publique : c’est le cas, par exemple, de Jean Castex depuis qu’il préside la RATP.
Le décret vise donc à transformer en droits limités des ressources et protections longtemps considérées comme permanentes. Le Premier ministre le résume par l’objectif de « reprendre » ces moyens tout en conservant une protection adaptée aux situations de risque.