Alors que l’Espagne se remet lentement de la panne électrique majeure qui a privé d’électricité presque tout le pays ce lundi, les îles Canaries, ainsi que les Baléares, Ceuta et Melilla, ont constitué une exception notable. Ces territoires ont connu des perturbations dans les communications, mais aucun d’entre eux n’a été affecté par une coupure de courant.

Un réseau électrique indépendant et autonome
La raison principale pour laquelle les îles Canaries et les autres zones insulaires ont échappé à la panne électrique réside dans leur système électrique indépendant, non interconnecté avec celui de la péninsule ibérique. Plus précisément, l’archipel canarien repose sur six petits réseaux électriques distincts, ce qui lui confère une autonomie énergétique et une demande de consommation concentrée localement.
Si cette organisation avait souvent été critiquée pour son instabilité et les difficultés qu’elle engendre en cas d’urgence, elle s’est avérée cette fois être un atout majeur, permettant aux îles de rester à l’abri de la coupure générale.
Les communications, victimes du blackout
En revanche, les services de télécommunication aux Canaries ont souffert des conséquences du blackout. Dès midi ce lundi, l’opérateur Orange a été le premier à tomber, privant totalement d’accès à leurs réseaux les utilisateurs d’Orange, ainsi que ceux de ses filiales Simyo et Jazztel.
Vers 18h30, la connexion a été rétablie pour ces opérateurs, mais Telefónica et son service Movistar ont perdu leur couverture, laissant des milliers d’habitants dépendants de radios et de postes à transistors pour s’informer.
La surcharge du réseau téléphonique provoquée par un afflux massif d’appels au numéro d’urgence 112 a fragilisé les autres lignes, contraignant la Direction Générale des Urgences du gouvernement des Canaries à activer le dispositif Plateca et à déclarer une situation d’alerte afin de suivre de près les éventuelles répercussions sur les services essentiels.