Le mardi 9 décembre, le comité fédéral d’éthique et de déontologie de la Fédération française de rugby a publié son rapport sur d’éventuels manquements dans la gestion de la FFR et de son président Florian Grill. Le document fait suite à la disparition de Medhi Narjissi, survenue lors d’une tournée de l’équipe de France des moins de 18 ans en Afrique du Sud. Les conclusions n’ont pas été bien accueillies par les proches du rugbyman, qui estiment que l’enquête ne répond pas à leurs attentes et que certains éléments restent en suspens.
La disparition a eu lieu le 7 août 2024 à Dias Beach, lors d’une tournée sud-africaine. À la suite de cet événement, les parents Jalil et Valérie Narjissi avaient saisi le comité le 9 juin, afin qu’il examine le respect de la charte d’éthique et de déontologie par les dirigeants fédéraux ainsi que d’éventuels manquements pendant la tournée. Cette saisine s’inscrivait parallèlement à une procédure judiciaire en cours, où deux cadres fédéraux ont été mis en examen pour homicide involontaire : Stéphane Cambos, manager du XV de France U18, et Robin Ladauge, préparateur physique.
Après plusieurs mois d’instruction et l’audition de l’ensemble des parties prenantes — les parents, le président Florian Grill et le secrétaire général Sylvain Doereux — le comité d’éthique a conclu que les dysfonctionnements relevés ne justifiaient pas la saisine d’un organe disciplinaire. Le rapport précise que la Fédération a pleinement coopéré et qu’il n’existe pas d’insuffisance d’accompagnement de la part de la fédération et de son président. Il souligne que les manquements s’inscrivent dans un contexte particulièrement complexe et troublé, marqué par la transition entre l’ancienne équipe dirigeante et l’actualité. Il affirme en outre qu’il n’existe pas de lien clair entre ces dysfonctionnements et le drame, dont la cause immédiate réside dans la programmation et les conditions de déroulement de l’activité sur la plage. Le comité appelle à poursuivre le soutien à la famille Narjissi et à instaurer un dialogue restauratif.
Depuis le début de l’affaire, les proches de Medhi, via des entretiens et le soutien de leurs avocats, tiennent la FFR et son président pour responsables et souhaitent leur poursuite au même titre que Stéphane Cambos et Robin Ladauge. Ils expriment une incompréhension et estiment que la justice doit répondre à leur demande. Les proches publient des messages sur les réseaux sociaux où ils appellent à être reconnus pour leur douleur. Pour eux, l’avis du comité ne couvre ni la responsabilité morale, ni l’institutionnelle, ni la responsabilité pénale qui restent en suspens. Ils estiment que l’éthique n’est pas la seule question et réclament des réponses plus larges.
Face à ces éléments, les soutiens de la famille réitèrent leur exigence d’un examen plus approfondi et d’un dialogue qui inclut la famille Narjissi. Ils soulignent que la coopération administrative ne peut effacer des manquements humains et déontologiques graves et appellent à des mesures claires. L’affaire demeure suivie de près et les décisions judiciaires en cours continuent d’alimenter le débat. Le récit rappelle enfin que ce drame a marqué le rugby et met en lumière les responsabilités collectives dans la gestion des crises.