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Rencontre Trump-Poutine : enjeux et craintes pour l’Ukraine et l’Europe

by Sara
Rencontre Trump-Poutine : enjeux et craintes pour l'Ukraine et l'Europe
Ukraine, Russie, États-Unis, Union européenne

Le délai accordé par le président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine a expiré vendredi 8 août, sans que les États-Unis n’imposent les sanctions prévues contre la Russie et ses alliés. Cette échéance a été repoussée en attendant les résultats d’une rencontre directe entre les deux dirigeants prévue pour la fin de la semaine prochaine, principale conséquence de la visite du envoyé américain Steve Whitkov à Moscou deux jours plus tôt.

Trump a annoncé via la plateforme Truth Social que cette réunion avec Poutine se tiendra en Alaska, dans le cadre de tentatives diplomatiques visant à résoudre le conflit ukrainien, qui dure depuis plusieurs années.

Inquiétudes à Kiev

Suite à la visite de Whitkov, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a intensifié ses communications avec les dirigeants de l’Union européenne, notamment d’Allemagne, de France, d’Italie et de Finlande. Ces échanges, qui ont eu lieu jeudi dernier, visaient à atteindre trois objectifs majeurs :

  • Un cessez-le-feu effectif accompagné de la suspension des exactions meurtrières ;
  • L’organisation d’une réunion au niveau des chefs d’État ;
  • La recherche d’une solution juste et durable pour assurer la sécurité.

Zelensky insiste pour obtenir une place à la table des négociations, rappelant que « l’Ukraine fait partie de l’Europe » et que les pays de l’Union européenne sont ses principaux soutiens.

En parallèle, des craintes subsistent quant à un possible revirement de Trump, qui pourrait remettre en question la crédibilité des Russes. Ivan Stopak, expert militaire à l’Institut ukrainien pour l’avenir et ancien conseiller en sécurité militaire au parlement ukrainien, exprime sa profonde inquiétude face à cette rencontre.

Selon lui, Trump, dont la fiabilité est douteuse, pourrait être manipulé par Poutine, comme cela avait été observé lors de leur réunion à Helsinki en 2018, où le président russe avait dominé la conversation. Stopak souligne par ailleurs que Poutine a récemment diminué le rythme des attaques de drones sur l’Ukraine, passant de 500 à environ 100-200 par jour, une stratégie qu’il interprète comme un geste destiné à convaincre Trump de sa volonté de paix.

Stopak estime donc que, sans la participation de représentants européens ou même de Zelensky, Trump pourrait être amené à suspendre son soutien à Kiev et renoncer à imposer des sanctions.

Divergences d’opinions

Le débat reste ouvert entre optimisme et pessimisme, tandis que la population ukrainienne attend avec appréhension les développements à venir. Le journaliste et analyste politique Oleksandr Baly juge que Moscou, initialement sous pression de Washington, prend aujourd’hui l’initiative en évoquant un cessez-le-feu sur la base d’« offres acceptables » présentées par Whitkov.

Baly ajoute que Poutine semble vouloir entrer dans l’Histoire russe en rétablissant la grandeur de son pays, et non en laissant derrière lui un effondrement multiforme.

Pour sa part, l’ancien diplomate Roman Bezymertnyi considère que cette position est une tactique visant à gagner du temps. Il estime que le conflit est trop complexe pour être résolu lors d’une seule rencontre, même entre Poutine et Trump, et qu’une rencontre entre Poutine et Zelensky est improbable à court terme. Ce dernier rendez-vous, selon lui, déterminera si la guerre se poursuivra ou non.

Gel du conflit

Des responsables ukrainiens redoutent que l’issue du conflit ne soit un simple gel, plutôt qu’un véritable cessez-le-feu. Ils voient dans cette démarche un intérêt russe plus marqué que celui de l’Ukraine.

Alexei Goncharenko, député du parti Solidarité européenne, explique que les Russes et le président biélorusse Alexandre Loukachenko évoquent une trêve « dans l’air », c’est-à-dire l’arrêt des bombardements éloignés, mais pas de l’ensemble des hostilités. Or, les bombardements font partie des principales armes du conflit, avec les combats de front.

Cette trêve partielle reviendrait à geler le conflit à 50 %, sans améliorer la situation sur les lignes de front et leurs environs.

De son côté, Ivan Stopak met en garde contre la façade pacifique de ce type de trêve, qui cacherait un soutien logistique accru pour les forces russes, leur permettant de se réorganiser et de renforcer leurs capacités d’attaque terrestre.

Enfin, l’Ukraine souhaite un cessez-le-feu total, afin que toutes les questions en suspens soient discutées ouvertement, dans le respect du droit international et de sa propre constitution.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/8/9/%d9%84%d9%82%d8%a7%d8%a1-%d8%a8%d9%88%d8%aa%d9%8a%d9%86-%d9%88%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%a8-%d9%85%d8%a7-%d8%aa%d8%b1%d9%8a%d8%af%d9%87-%d8%a3%d9%88%d9%83%d8%b1%d8%a7%d9%86%d9%8a%d8%a7

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