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Dimanche au petit matin, un drame a frappé Fort-de-France en Martinique : trois hommes ont été abattus devant un fast-food par un ou plusieurs tireurs qui ont pris la fuite. Face à ce triple homicide, les autorités ont décidé de renforcer significativement la sécurité dans la capitale martiniquaise.
Une réponse sécuritaire renforcée à Fort-de-France
Le préfet de Martinique, Étienne Desplanques, a annoncé ce lundi la mise en place de contrôles renforcés des armes ainsi que le déploiement accru de patrouilles de forces de l’ordre dans le centre-ville de Fort-de-France, afin de restaurer la paix civile après ce tragique événement. L’enquête a été confiée au commissariat local pour retrouver les auteurs de ces tirs mortels.
« Il y a un besoin immédiat de renforcer la présence des forces de sécurité intérieure », a insisté le préfet lors d’une réunion d’urgence réunissant les responsables locaux, notamment le maire, le procureur, et les chefs de la police et de la gendarmerie.
« La situation l’exige » : mobilisation des forces mobiles
Dans ce contexte, les gardes mobiles de la gendarmerie seront également mobilisés pour étoffer les effectifs en zone police. Ils prendront le relais des policiers les soirs et les week-ends, aussi bien en centre-ville que dans les quartiers populaires. Étienne Desplanques a souligné l’exceptionnalité de cette mesure : « Je sais qu’on n’a pas l’habitude de voir les gendarmes mobiles à Fort-de-France en dehors des situations de crise, mais j’estime que la situation l’exige. »
Par ailleurs, des opérations de contrôle routier ciblant la fouille des véhicules, notamment des deux-roues, seront effectuées autour du chef-lieu antillais dans le cadre de la lutte contre la circulation des armes à feu.
Opération Scotopélia et résultats encourageants
Le préfet a également évoqué l’opération Scotopélia qui consiste à déployer des gendarmes mobiles la nuit sur des plages suspectées d’être des points de passage pour des trafics. Depuis le début de l’année, 14 yoles, embarcations typiques, ont été interceptées, contenant près de 1 000 cartouches d’armes à feu, selon les chiffres révélés par Étienne Desplanques.
Des saisies d’armes sans précédent
Le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, a salué ces mesures en estimant qu’elles « vont dans le bon sens ». Toutefois, il a appelé à un engagement accru du gouvernement pour renforcer durablement les moyens consacrés à la lutte contre le trafic de stupéfiants et d’armes.
Entre le 10 avril et le 11 mai, six meurtres ont été recensés dans la ville, dont cinq en centre-ville. Depuis le début de l’année, la Martinique compte 12 homicides, dont neuf par armes à feu, contre dix sur la même période en 2024.
Le préfet a par ailleurs souligné qu’un total de 51 armes avaient été saisies au cours du premier trimestre, un record jamais atteint sur une période de trois mois. La majeure partie de ces armes provient des États-Unis, transitant notamment par les îles voisines de Sainte-Lucie et de la Dominique.
Un enjeu régional majeur
La circulation des armes à feu dans l’arc Antilles-Guyane demeure un phénomène massif, alimenté par les routes entre les États-Unis et l’Amérique du Sud. Cette problématique est étroitement liée aux trafics de stupéfiants qui sévissent dans la région, posant un défi majeur pour la sécurité en Martinique.