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Le documentaire « Au nom de la science, la recherche sur l’homme » retrace les balbutiements de la déontologie scientifique. Diffusé ce jeudi 10 juillet à 20 h 30 sur LCP, ce film de 53 minutes s’intéresse aux questionnements éthiques qui, au XXe siècle, ont bouleversé les pratiques médicales en Allemagne, aux États-Unis et en France.
Une problématique essentielle
« Comment faire progresser la médecine pour mieux soigner, tout en protégeant les personnes qui se prêtent aux expérimentations ? » D’entrée de jeu, François Lemaire, professeur de médecine émérite, expose cette question cruciale. Le documentaire explore les origines des interrogations éthiques dans le domaine de la recherche, allant des atrocités commises pendant l’Allemagne nazie aux expériences menées aux États-Unis dans les années 1930, jusqu’aux avancées en France des années 1980, notamment dans la lutte contre le virus du sida.
Un constat amer
Un constat implacable se dégage : un scandale a systématiquement été nécessaire pour éveiller les consciences et faire émerger des législations. Parmi les exemples marquants, on trouve l’horreur des expériences sur les déportés dans les camps, ainsi que les études racistes de Tuskegee aux États-Unis, qui testaient la résistance des personnes noires au typhus en leur injectant la maladie. En France, l’affaire Alain Milhaud, ancien directeur du CHU d’Amiens, a également soulevé des questions éthiques majeures lorsqu’il réalisait des expériences sur des patients dans le coma ou en état de mort cérébral.
À chaque scandale sa loi
À travers des images d’archives saisissantes, le film plonge le spectateur dans ces différents scandales qui ont marqué l’histoire de la médecine. En s’appuyant sur les témoignages d’experts, le documentaire revient sur les interrogations suscitées à l’époque et sur les changements législatifs qui en ont découlé. Il met également en lumière, avec une certaine tendresse, le regard d’illustres médecins d’autrefois sur des pratiques souvent peu questionnées à leur époque.
Une réflexion nécessaire
Le documentaire incite à prendre du recul, à considérer la médecine comme une histoire profondément humaine. Il laisse finalement quelques questions en suspens, notamment celle des cobayes professionnels aux États-Unis, souvent issus de populations « racisées » ou d’immigrés, et souvent en situation de précarité.
