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Une épizootie de botulisme aviaire a causé la mort de milliers d’oiseaux en Loire-Atlantique, une situation alarmante qui n’avait pas été observée depuis 1995.
Situation dans les marais de Brière
Des centaines de cadavres d’oiseaux ont été repêchés dans les marais de Brière, lesquels sont devenus mortels suite à cette épidémie. Le début de l’été, marqué par des vagues de chaleur intense et de sécheresse, a contribué à cette tragédie. Frédéric Richeux, président de l’Union des chasseurs de gibier d’eau de Grande Brière, a déclaré : « Au mois de juillet, on devrait avoir des oiseaux qui volent, qui chantent. Là, c’est le silence, c’est mortifère ».
Samedi 26 juillet, environ 150 chasseurs et pêcheurs bénévoles ont sillonné le marais, ramassant les oiseaux morts. Leur effort a permis de collecter près de 600 cadavres, majoritairement des canards colverts. Jeudi précédent, plus de 3 000 cadavres avaient déjà été rassemblés, notamment autour du lac de Grand-Lieu, près de Nantes.
Une mortalité inédite
Cette situation de mortalité aviaire est particulièrement préoccupante. Éric Provost, président du parc régional de Brière, souligne que bien que quelques cas de botulisme aviaire soient habituels en été, une telle mortalité n’était pas survenue depuis près de trois décennies.
La bactérie responsable du botulisme se développe dans des eaux stagnantes durant les périodes de chaleur intense, affectant gravement la santé des oiseaux. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), cette maladie est la plus importante en termes de mortalité pour les oiseaux d’eau à l’échelle mondiale.
Les efforts pour limiter la propagation
Pour tenter de freiner la propagation de la maladie, des collectes de volatiles atteints ont été mises en place depuis la mi-juillet. Ces actions se déroulent presque quotidiennement autour du lac de Grand-Lieu. Les asticots qui se nourrissent des carcasses d’oiseaux contaminés représentent un risque de nouvelle contamination pour d’autres oiseaux.
Jean-Marc Gillier, directeur de la réserve nationale du lac de Grand-Lieu, a exprimé son inquiétude : « On fait un gros effort de ramassage depuis trois semaines, mais avec un succès assez mitigé : on en ramasse toujours autant. »
Appel à une meilleure gestion hydraulique
Frédéric Richeux appelle à un « électrochoc » concernant la gestion des ressources en eau dans le territoire, soulignant la nécessité d’une gestion hydraulique digne de ce nom dès l’année prochaine. Il déplore que « l’eau du printemps ne doit pas partir par millions de mètres cubes en mer comme c’est fait actuellement ».
Éric Provost a également reconnu que le « règlement d’eau » actuel semble inadapté face à des conditions climatiques extrêmes qui pourraient devenir plus fréquentes avec le dérèglement climatique. Le changement de perspective est urgent pour préserver la biodiversité dans cette région.