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Entrée en vigueur de la Traité des Hautes Mers pour protéger les océans en 2026

by Sara
Maroc, Sierra Leone, Monde

La Traité des Hautes Mers a atteint le seuil des 60 ratifications exigées, ouvrant la voie à son entrée en vigueur en janvier 2026. Cette avancée intervient après l’adhésion de plusieurs États, dont le Maroc et la Sierra Leone, qui ont rejoint la liste des pays ayant officiellement approuvé l’accord.

Objectifs et portée du Traité des Hautes Mers

Signée en 2023, la Traité des Hautes Mers vise à protéger la biodiversité marine des zones situées au-delà des juridictions nationales. L’un des objectifs phares est d’établir 30 % de ces eaux en zones marines protégées pour renverser le déclin des écosystèmes marins.

Le texte instaure des règles juridiquement contraignantes pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine. Il prévoit également un partage plus équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, le renforcement de la coopération scientifique et le développement des capacités nationales.

Selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « l’accord, qui couvre plus des deux tiers de l’océan, fixe des règles contraignantes pour la préservation de la biodiversité marine et son utilisation durable ». Ces dispositions doivent guider la gestion collective des espaces marins internationaux.

Réactions des organisations environnementales

Plusieurs ONG saluent cette étape comme un tournant pour la protection des océans. Kirsten Schuijt, directrice générale du Fonds mondial pour la nature (WWF), estime que la Traité des Hautes Mers « sera un moteur positif de coopération au-delà des frontières maritimes et un point de basculement pour les deux tiers des océans mondiaux qui échappent aux juridictions nationales ».

Mads Christensen, directeur exécutif de Greenpeace International, a qualifié cette avancée de « moment historique » et a appelé à la fin d’une ère d’exploitation et de destruction. « Nos océans ne peuvent pas attendre », a-t-il déclaré, rappelant l’urgence d’agir pour préserver les écosystèmes marins.

Image illustrative

Poissons autour d’un corail en profondeur au Flower Garden Banks National Marine Sanctuary dans le golfe du Mexique

La Traité des Hautes Mers vise à protéger la biodiversité marine, à lutter contre la pollution et à freiner la surpêche. (Photo : AP)

Une nouvelle étape face aux pressions sur les océans

Des décennies de surpêche, de pollution liée au transport maritime, ainsi que le réchauffement et l’acidification des océans ont fortement dégradé la vie sous-marine. Les récifs coralliens, essentiels au maintien de la biodiversité et à la protection des côtes, sont particulièrement menacés.

Le Traité couvre les deux tiers de la surface océanique mondiale situés hors des frontières nationales, y compris les fonds et les sous-sols marins. Avant son entrée en vigueur, seulement 1 % des zones situées en haute mer bénéficiaient d’une protection, laissant la majorité des habitats marins vulnérables à l’exploitation excessive.

Mécanismes de mise en œuvre et limites

Une fois en vigueur, les pays parties proposeront des zones à protéger, qui seront ensuite soumises à un vote des États signataires. L’organe décisionnel — la conférence des parties — devra coordonner ses actions avec des organismes régionaux et mondiaux déjà en charge de différentes dimensions maritimes, comme l’Autorité internationale des fonds marins.

Le Traité n’institue pas de force d’intervention punitive proprement dite et s’appuie largement sur les régulations nationales pour encadrer les navires et les entreprises. Les critiques soulignent que chaque État fera ses propres évaluations d’impact environnemental et prendra la décision finale, même si d’autres pays pourront inscrire des réserves auprès des instances de contrôle.

Dispositifs clés du Traité

  • Création et gestion d’aires marines protégées en haute mer.
  • Partage équitable des bénéfices tirés des ressources génétiques marines.
  • Renforcement de la recherche scientifique et du renforcement des capacités nationales.
  • Établissement de règles juridiquement contraignantes pour l’utilisation durable des ressources marines.

Impacts pour la biodiversité et le climat

Le dernier bilan des espèces marines indique qu’environ 10 % d’entre elles sont menacées d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Protéger les habitats en haute mer est crucial pour inverser cette tendance.

Les océans constituent le cœur du système climatique mondial et sont essentiels à la survie des espèces. Ils soutiennent la plus vaste biomasse de la planète, contribuent pour environ 2,5 trillions de dollars à l’économie mondiale et fournissent jusqu’à 80 % de l’oxygène que nous respirons.

En absorbant d’importantes quantités de dioxyde de carbone émis par les activités humaines, les océans atténuent le réchauffement planétaire. Une Traité des Hautes Mers contraignante renforce ainsi les outils internationaux pour lutter contre le changement climatique et préserver la santé de la planète.

source:https://www.aljazeera.net/climate/2025/9/21/%d9%85%d8%b9%d8%a7%d9%87%d8%af%d8%a9-%d8%a3%d8%b9%d8%a7%d9%84%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d8%a8%d8%ad%d8%a7%d8%b1-%d8%aa%d8%ac%d8%aa%d8%a7%d8%b2-%d8%b9%d8%aa%d8%a8%d8%a9

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