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Les États-Unis ferment leur bureau de diplomatie climatique en pleine crise environnementale
Le gouvernement du président américain Donald Trump a annoncé vendredi la fermeture du bureau chargé de la diplomatie climatique au sein du département d’État. Cette décision marque l’absence du plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre au prochain sommet des Parties (COP30), soulignant un recul significatif de Washington dans ses engagements environnementaux internationaux.
Cette fermeture intervient environ trois mois après l’annonce par Trump du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Ce choix survient alors que le monde fait face à des défis sans précédent liés au changement climatique.
Le bureau en question, responsable de la représentation américaine lors des négociations climatiques mondiales, avait été un pilier de la diplomatie environnementale des États-Unis depuis plusieurs années.
Un porte-parole du département d’État a déclaré que Washington « ne participera pas aux accords et initiatives internationales qui ne reflètent pas les valeurs des États-Unis », ajoutant que le bureau était désormais « devenu inutile », une allusion claire au retrait de l’administration actuelle des efforts climatiques mondiaux.
Absence américaine à la COP30
Avec cette décision, les États-Unis manqueront la conférence des Nations unies sur le climat, la COP30, prévue en novembre à Belém, dans la région amazonienne du Brésil.
Cette absence représente un changement majeur par rapport à la participation active des États-Unis lors des précédentes conférences climatiques, même pendant les périodes où les administrations américaines étaient moins engagées dans la lutte contre le changement climatique.
La fermeture du bureau s’inscrit dans un plan plus large de restructuration du département d’État annoncé par le secrétaire d’État Marco Rubio, incluant des réductions d’effectifs.
Elle fait également suite à une absence notable des États-Unis lors des réunions majeures des experts climatiques des Nations unies au cours des derniers mois.
Le retrait symbolique et politique des États-Unis
Connu pour son scepticisme face au changement climatique, Donald Trump a annoncé son retrait de l’Accord de Paris dès sa prise de fonction en janvier dernier. Ce retrait a accentué l’isolement des États-Unis dans la lutte internationale contre la crise climatique.
Bien que ce retrait ne prenne effet complètement qu’au début de l’année prochaine, ses impacts symboliques et politiques se font déjà sentir de manière évidente.
Affaiblissement de la coopération internationale
Sous la présidence de Joe Biden, la diplomatie climatique américaine avait été rehaussée au rang ministériel avec la nomination de John Kerry comme envoyé spécial pour le climat. Cette démarche avait permis aux États-Unis de jouer un rôle central lors de la COP28 à Dubaï en 2023.
Lors de cette conférence, les États-Unis avaient collaboré avec la Chine pour formuler la première invitation mondiale à s’éloigner des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.
Les scientifiques avertissent que la poursuite de la hausse des températures pourrait entraîner des conséquences catastrophiques, telles que des vagues de chaleur meurtrières, la fonte des glaces polaires et la disparition des récifs coralliens, si la planète dépasse le seuil critique de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Ce seuil est aujourd’hui rapidement menacé.
Avec la réduction de la participation américaine aux initiatives climatiques, les observateurs craignent une diminution de la capacité de la communauté internationale à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement mondial à moins de 2°C.
Alors que la communauté mondiale réclame un financement accru pour la transition vers les énergies propres et le soutien aux pays en développement face aux effets du changement climatique, l’absence des États-Unis à la table des négociations risque de fragiliser considérablement les mécanismes de coopération collective.
Certains responsables américains n’excluent pas l’envoi d’une délégation symbolique à la COP30, mais l’absence d’un rôle actif attendu de Washington annonce une transformation radicale de la nature des négociations climatiques dans les années à venir.