Le « camouflage vert » : détournement écologique en France et Monde

Le « camouflage vert » : un leurre marketing trompeur

Le camouflage vert est une stratégie marketing utilisée pour donner l’illusion que les produits, services ou opérations d’une entreprise sont plus respectueux de l’environnement qu’ils ne le sont en réalité. Cette pratique vise souvent à contourner les initiatives ou les lois environnementales et climatiques en vigueur.

L’objectif principal de ces manœuvres est d’améliorer l’image publique de l’entreprise et d’attirer les consommateurs sensibles aux questions écologiques, sans pour autant fournir d’efforts concrets pour réduire l’impact environnemental négatif.

Impacts et enjeux du camouflage vert

Selon l’Organisation des Nations Unies, le camouflage vert compromet les efforts collectifs des États et des marques durables qui œuvrent à la réduction des émissions de carbone et à la gestion de la menace croissante du changement climatique.

Cette pratique représente un obstacle majeur à la lutte contre le changement climatique. Elle promeut des solutions illusoires à la crise climatique, détournant ainsi l’attention des actions concrètes, crédibles et urgentes nécessaires. En trompant le public, elle donne l’impression qu’une entreprise ou une entité agit davantage pour protéger l’environnement qu’elle ne le fait réellement.

Les formes courantes du camouflage vert

Le camouflage vert se manifeste par diverses méthodes, notamment :

• La prétention de réduire les émissions polluantes à zéro net, sans disposer d’un plan fiable et concret.
• Le recours à des emballages trompeurs, utilisant des couleurs vertes ou des images de nature pour suggérer une durabilité.
• L’opacité ou le flou volontaire autour des processus de fabrication ou des matériaux employés.
• L’emploi intentionnel de labels ambigus comme « vert », « écologique » ou « naturel », qui manquent de définitions claires et peuvent prêter à confusion.
• La mise en avant d’un avantage environnemental isolé, comme l’utilisation de matériaux recyclés, tout en occultant d’autres impacts négatifs.
• L’annonce de projets environnementaux fictifs ou sans impact réel pour donner une image de respect de la nature.
• La revendication d’éviter des pratiques illégales ou non conformes, sans lien direct avec le produit promu.
• L’association de caractéristiques durables à un produit spécifique, sans considérer les autres activités polluantes de la marque, par exemple la fabrication de vêtements recyclés dans une usine très émettrice.
• La mise en avant de dons pour des causes environnementales alors que l’activité principale demeure polluante.

Ces pratiques visent principalement à améliorer l’image publique des entreprises concernées.

Stratégies pour contrer le camouflage vert

Le camouflage vert, via des campagnes marketing trompeuses et des allégations mensongères sur la durabilité, induit en erreur consommateurs, investisseurs et grand public. Il sape la confiance, la volonté et les actions indispensables pour un changement global et un avenir durable.

Au niveau individuel, il est possible d’éviter ce piège en :

• Vérifiant attentivement le produit, le fabricant et les certifications environnementales officielles.
• Recherchant des preuves concrètes des pratiques durables de l’entreprise.
• Consultant les rapports environnementaux publiés par les entreprises lorsque disponibles.

À l’échelle mondiale, c’est l’ONU qui supervise le respect des engagements environnementaux.

Les engagements et limites face au changement climatique

Depuis l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, un nombre croissant d’entreprises se sont engagées à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre jusqu’à atteindre un niveau « zéro net ». Cela signifie que toute émission restante serait compensée par l’absorption naturelle via les forêts, océans ou autres puits de carbone.

Cependant, l’ONU souligne que ces déclarations reposent souvent sur des plans douteux, comme la compensation d’émissions au lieu de leur réduction effective. La transparence et la fiabilité de ces engagements restent faibles, ce qui peut retarder des actions climatiques urgentes.

Pour pallier cela, l’ONU a créé une équipe d’experts de haut niveau chargée d’établir des normes plus strictes et claires concernant les engagements des entreprises, institutions financières, villes et régions vers le zéro émission nette, tout en accélérant leur mise en œuvre.

Cette démarche comprend :

• La formulation d’engagements crédibles et responsables vers le zéro net.
• La définition précise des étapes à suivre pour progresser vers cet objectif.
• L’intégration systématique de la lutte contre la crise climatique dans chaque phase.