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La physalie, un invertébré marin particulièrement urticant dont les tentacules peuvent mesurer jusqu’à 20 mètres, s’est invitée sur les plages du Sud-Ouest de la France. Cette situation a conduit à des fermetures temporaires des baignades, alors que les secours sont sollicités pour traiter les blessés.
Des plages en alerte
Sur la plage de l’Uhabia à Bidart, la baignade surveillée a été fermée pendant plus de deux heures à cause de la présence massive de ces animaux. « Il y en avait partout, les sauveteurs marquaient celles qui s’étaient échouées avec des bâtons », raconte Karine, une habitante venue profiter de la plage.
Flora Benoît, venue de l’Ain, a également rencontré une physalie dans l’eau à Saint-Jean-de-Luz. « On est vite sorti. On a vu un surfeur se faire piquer et même le maître-nageur qui la pêchait ! On fait attention mais ça ne va pas gâcher nos vacances. »
Des blessures impressionnantes
Peyo Peyreblanque, chef du poste de secours à l’Uhabia, explique que face à un afflux de blessés, il est nécessaire de hisser le drapeau rouge pour interdire la baignade. « Quand on a un afflux de cinq-six blessés, on ne peut pas à la fois les soigner et assurer la surveillance dans l’eau. » Les blessures sont décrites comme étant « impressionnantes », comparées à des « coups de fouet ».
Les premiers soins consistent à frotter la plaie avec du sable mouillé, à rincer à l’eau salée, puis à appliquer de la mousse à raser. Les filaments restants sont raclés avec une spatule en bois avant que la peau ne soit lavée à l’eau de mer vinaigrée. Le patient est ensuite maintenu sous surveillance pendant 30 minutes.
Les risques et complications
D’après le Dr Magali Oliva-Labadie, cheffe de service du centre anti-poison au CHU de Bordeaux, les complications graves, telles que la tétanie musculaire ou la détresse respiratoire, surviennent dans 8 à 10 % des cas. « Sept patients sur dix décrivent une douleur très forte, pour certains, c’est pire qu’un accouchement sans péridurale. » Cette douleur est généralement de courte durée, durant de une à deux heures.
Récemment, plusieurs cas graves ont été signalés sur le littoral aquitain, bien que sans détresse respiratoire. Dans les Landes, certaines personnes se sont rendues à l’hôpital principalement pour gérer la douleur.
Un phénomène naturel complexe
Les physalies, vivant principalement dans les eaux tropicales, suivent les courants chauds du Gulf Stream. D’ordinaire, elles se retrouvent au large, mais des vents forts entre fin juin et mi-juillet les ont rapprochées des côtes. Elvire Antajan, chercheuse à l’Ifremer, souligne que l’épisode actuel de physalies n’a rien d’exceptionnel et concerne tout le sud du Golfe de Gascogne.
La présence de physalies juvéniles, plus petites que d’habitude, a également été remarquée cette année. En raison du réchauffement climatique, il est encore trop tôt pour établir un lien entre ce phénomène et l’apparition massive de physalies. Cependant, les prévisions météorologiques pourraient apporter un répit aux baigneurs, avec des vents susceptibles d’éloigner ces animaux marins.