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Retard dans l’application de la loi antidéforestation de l’UE
Plusieurs pays, notamment les États-Unis et le Brésil, ont réussi à faire entendre leur voix. En réponse à des pressions externes, la Commission européenne a annoncé, ce mercredi, un report d’un an de la mise en œuvre de la législation anti-défense. Par conséquent, cette réglementation ne sera pas effective avant la fin décembre 2025.
Objectifs de la législation anti-défense
Cet ensemble de règles vise à protéger les forêts en interdisant la commercialisation sur le sol européen de divers produits tels que le cacao, le café, le soja, l’huile de palme, le bois, la viande bovine, le caoutchouc, le cuir, le mobilier et le papier, lorsque ceux-ci proviennent de terres déforestées après décembre 2020.
Réactions des entreprises et des États
Les entreprises importatrices, qui ont la responsabilité de leur chaîne d’approvisionnement, devront désormais prouver la traçabilité de leurs produits grâce à des données de géolocalisation fournies par les agriculteurs, accompagnées de photos satellitaires.
Cependant, cette initiative, qui avait suscité de vives discussions en Europe avant d’être finalisée avec difficulté fin 2022, fait face à une forte opposition de la part des milieux d’affaires liés à l’agrobusiness ainsi que de nombreux États, dont le Brésil et les États-Unis.
En 2023, la Malaisie avait déjà dénoncé ce qu’elle considérait comme une « barrière commerciale restreignant l’accès libre et non discriminatoire au marché » et avait demandé un report similaire, suivie par l’Indonésie. De plus, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avait invité Bruxelles à reconsidérer cette interdiction visant les importations en provenance de zones déboisées.
Pressions supplémentaires de l’Allemagne
Récemment, l’Allemagne a également formulé une demande pour retarder l’entrée en vigueur de cette législation. Cette demande intervient durant les négociations concernant un accord de libre-échange entre l’UE et les pays sud-américains du Mercosur. La loi antidéforestation représente un obstacle significatif à ce projet soutenu par l’industrie allemande.
En outre, près de vingt ministres de l’Agriculture des pays de l’UE ont exprimé leurs préoccupations début avril, critiquant la création de « nouveaux obstacles bureaucratiques » qui pourraient engendrer des distorsions de concurrence.
Importance de la législation selon les ONG
Malgré ces oppositions, cette législation est perçue comme essentielle par les organisations environnementales, qui applaudissent l’idée d’une première mondiale susceptible d’inspirer d’autres régions du globe.
Nicole Polsterer, militante de l’ONG Fern, s’inquiète : « Le débat sur le report de la loi pose un grave danger d’abandon complet. L’an dernier, le monde a perdu une surface forestière presque équivalente à celle de la Suisse. Actuellement, l’Amazonie est en proie aux flammes et l’Amérique du Sud fait face à des incendies sans précédent. »
L’impact de l’Europe sur la déforestation mondiale
Avec 16 % de la déforestation mondiale attribuable à ses importations, principalement de soja et d’huile de palme (selon des statistiques de 2017), l’UE se place comme le deuxième responsable de la destruction des forêts tropicales, juste derrière la Chine, d’après le WWF.