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Face à l’assèchement des rivières et à la sécheresse Charente‑Maritime, les poissons piégés dans des flaques inquiètent les habitants : que faire et qui peut intervenir ?
En Charente‑Maritime, sauvetage poissons face à l’assèchement des rivières
La question nous est parvenue de Patrick, habitant de Saint‑Pardoult, qui constate une baisse inquiétante du niveau des cours d’eau et se demande s’il peut, avec une épuisette, extraire les poissons en difficulté des flaques. Bruno Garcia, intervenant pour « Ici La Rochelle », répond en précisant les règles et les pratiques en vigueur.
Peut‑on intervenir soi‑même avec une épuisette ?
Saint Pardoult, des niveaux inquiétants, Patrick ne nous l’a pas précisé mais il est probablement sur la Boutonne en amont de Saint Jean d’Angély. On ne peut pas Patrick spontanément s’équiper d’une épuisette et prendre l’initiative de transférer du poisson d’un point à un autre.
Faut‑il une procédure administrative préalable ?
Procédure effectivement mais extrêmement simplifiée. Ces asséchements qui ont pour conséquence de mettre le poisson en péril sont récurrents depuis maintenant quelques décennies. Pour cette raison et dès le printemps la Fédération de Pêche demande au Préfet de Charente‑Maritime de lui accorder une dérogation pour pouvoir intervenir sur ces sauvetages. Les bénévoles et les professionnels sont donc autorisés, par tous moyens, à récupérer le poisson lorsqu’il est en en difficulté.
Pourquoi ne pas laisser l’individu lambda intervenir ?
Tout d’abord quand vous ne connaissez pas les gens, même si c’est un raisonnement que je n’aime pas, il est difficile de savoir où finira le poisson extrait des flaques, rivière ou congélateur ? Il y a d’autres obligations et notamment des obligations sanitaires. Un poisson issu de la rivière Boutonne ne peut pas être transféré n’importe où et c’est compréhensible. Et pour finir des précautions à prendre pour la manipulation dans des conditions de température élevées. Lorsque je vous dis que la démarche est très simplifiée je vais vous le démontrer. Patrick se trouve à mi‑chemin entre l’association de pêche du Vairon Boutonnais et les Pêcheurs Angériens. Vous trouvez sur internet avec une grande facilité les coordonnées des personnes qui représentent ces associations. Vous prenez contact avec ces gens qui sont rompus à ce genre d’exercice et je vous promets qu’ils mettront tout en œuvre pour intervenir dans les meilleurs délais. Vous pourrez d’ailleurs leur prêter main forte et vous serez le bienvenu. Voilà un simple coup de téléphone suffit.
Qui peut participer aux opérations de sauvetage ?
C’est exactement ça et je vous promets que lorsque l’on connaît l’ampleur de la tache tous les volontaires sont les bienvenus. Je ne peux pas faire autrement que féliciter tous ces bénévoles qui, chaque année, les pieds et les mains dans la vase font tout leur possible pour sauver ces poissons. Je pense en particulier à tous ceux qui sont gestionnaires d’une rivière qui sont les cours d’eau qui souffrent le plus, la semaine dernière les Pêcheurs Angériens sur la Boutonne justement, un peu avant la Gaule Jonzacaise sur la Seugne et tant d’autres. Ce qui est admirable c’est cette solidarité entre associations ceux qui ne sont pas touchés viennent prêter main forte à ceux qui sont dans le besoin.
Message final et enjeux de fond
Juste un vœu Jean – Luc, permettez – moi d’espérer qu’un jour on connaîtra un partage de l’eau équitable, des hommes politiques avec du cran capables de dire « stop » il en faut pour tout le monde. Ce qui se passe aujourd’hui et depuis des décennies n’est plus acceptable. Le problème est bien plus grave que la mortalité des poissons moins vous avez d’eau dans les nappes souterraines, moins vous avez de dilution et forcément une qualité de plus en plus médiocre.
Que faire si vous trouvez des poissons en détresse aujourd’hui
Bruno Garcia insiste sur le fait qu’il ne faut pas agir seul et sans coordination. Voici, d’après ses explications, les étapes recommandées :
- Ne pas transférer ou conserver les poissons vous‑même ; des obligations sanitaires et de traçabilité s’appliquent.
- Contacter les associations locales de pêche (par exemple les structures citées proches de Saint‑Pardoult) pour signaler la situation et demander intervention.
- Proposer votre aide aux équipes habilitées : les bénévoles formés sont généralement ravis d’être renforcés pour les opérations de sauvetage.
- Respecter les consignes données par la Fédération départementale ou par les gestionnaires de rivière lors de l’intervention.
La Fédération départementale de pêche sollicite une dérogation préfectorale chaque printemps pour permettre ces opérations de sauvetage : cela simplifie les interventions, mais elles restent encadrées afin de garantir la sécurité sanitaire et la bonne gestion des espèces.
La situation liée à la sécheresse Charente‑Maritime renforce la nécessité d’une coordination entre autorités, associations et volontaires pour préserver la vie aquatique et la qualité des cours d’eau.