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Sébastien Lecornu, budget 2026, consultation politique, gouvernement, mobilisation sociale : trois semaines après son arrivée à Matignon, le Premier ministre entame une séquence décisive de consultations avant la nomination de son équipe et la présentation du projet de loi de finances.
Sébastien Lecornu, budget 2026, consultation politique, gouvernement, mobilisation sociale
Derniers rendez-vous politiques avant la composition du gouvernement
Le chef du gouvernement a commencé la semaine en recevant à Matignon les dirigeants des partis et des groupes du socle commun, rassemblant le bloc présidentiel et la droite, dans le but de « resserrer les troupes » après trois semaines jugées marquées par un certain flottement depuis la démission du gouvernement de François Bayrou le 8 septembre. Sébastien Lecornu a assuré, vendredi 26 septembre au Parisien, qu’il présenterait son équipe ministérielle « avant le début des travaux parlementaires », formulation laissant planer l’ambiguïté quant à une date précise.
Matignon confirme que d’autres séquences de concertation sont prévues en fin de semaine avec « toutes les formations ». Ce sera la deuxième fois que M. Lecornu reçoit les oppositions depuis sa nomination. Le Parti socialiste a qualifié la rencontre prévue vendredi de « réunion de la dernière chance » : « Soit il nous convainc, soit il est censuré », a averti Olivier Faure lundi. Le premier secrétaire du PS demande notamment qu’on lui présente « une copie complète » du projet de budget, estimant que « pour l’instant, on n’a pas très bien compris ce que le Premier ministre était prêt à faire ». Les socialistes ont été refroidis par les premières pistes budgétaires, qui écartent notamment la taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines.
Sébastien Lecornu cherche aussi à obtenir des marques d’ouverture de la part du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen a indiqué qu’il n’entendait pas déposer une motion de censure avant le discours de politique générale et la présentation du budget, tout en dénonçant déjà certaines orientations. « On ne va pas accepter 200 millions d’euros d’économies sur l’immigration, contre 20 milliards d’euros d’efforts imposés aux honnêtes gens », a déclaré le député RN de la Somme Jean-Philippe Tanguy.
Compte à rebours pour la nomination et les postes clés
La session ordinaire de l’Assemblée nationale s’ouvre mercredi avec l’élection du bureau ; députés et groupes parlementaires se répartiront les postes jusqu’à jeudi. Matignon n’a pas confirmé si la nomination du gouvernement interviendrait avant mercredi, malgré l’engagement public du Premier ministre. Le temps est compté : au-delà de l’enjeu politique d’éviter une censure, la cadence est imposée par les échéances budgétaires et l’organisation des travaux parlementaires.
Une motion de censure déposée par La France insoumise est annoncée comme une menace immédiate pour la majorité. Le gouvernement devra, dans les prochains jours, valider et dévoiler la composition de l’équipe ministérielle avec l’aval du président de la République.
Le calendrier serré du budget 2026
Le projet de loi de finances pour 2026 constitue le dossier majeur. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a rappelé sur franceinfo qu’il y a « un compte à rebours : il faut, pour respecter les droits du Parlement, que le projet de loi de finances soit déposé le 15 octobre ». Il a précisé que le texte doit auparavant être transmis au Haut Conseil des finances publiques « autour du 1er octobre ».
À ce stade, le Premier ministre n’a rendu publiques que des principes et des pistes. Dans son entretien au Parisien, il a déclaré qu’il était « hors de question » de « préparer un budget d’austérité et de régression sociale », tout en écartant la mise en place d’une taxe sur les hauts revenus, la suspension de la réforme des retraites ou le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), revendications pourtant centrales des socialistes.
Mobilisation sociale et troisième journée d’action
La pression provient aussi des syndicats, après deux journées de mobilisation les 10 et 18 septembre et une audience à Matignon jugée décevante par les organisations. Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 2 octobre.
Les premières pistes budgétaires n’ont pas apaisé le mécontentement. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a estimé que « Il ferme la porte sur les retraites et sur la taxe Zucman, ne s’engage toujours pas clairement sur les autres lignes rouges ». Elle a ajouté : « Cela confirme la nécessité de la mobilisation du 2 octobre. C’est uniquement après cette journée, et sur la base du rapport de force du 10 et du 18 septembre, que nous irons le rencontrer de nouveau pour exiger des réponses concrètes ».
En parallèle des consultations prévues avec l’opposition, d’autres entretiens avec les partenaires sociaux pourraient donc se tenir, alimentant une fin de semaine déjà chargée pour le Premier ministre, placé sous forte pression politique et sociale.