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Assassinat de Nasserallah : Une Nouvelle Ère pour le Liban
L’assassinat du secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasserallah, marque la « fin d’une époque » dans l’histoire du parti, qui se retrouve désormais confronté à une nouvelle dynamique quant à son arsenal militaire et son rôle politique pour l’avenir, selon un chercheur américain spécialisé dans les questions du Moyen-Orient.
Contexte et escalade des tensions
Malgré les bombardements israéliens quotidiens et destructeurs sur les zones qui servent de bastion et de base de soutien au Hezbollah, le parti continue de riposter en frappant en profondeur le territoire israélien. Simultanément, il a mandaté son allié Nabih Berri, président du Parlement, pour négocier un cessez-le-feu qui semble crucial pour lui.
Durant une année, le Hezbollah a échangé des frappes avec Israël le long de la frontière libanaise, dans le cadre d’un soutien à son allié, le Hamas, dans la bande de Gaza. Cependant, depuis un mois, cette escalade s’est transformée en un affrontement ouvert, Israël ciblant des figures clés du Hezbollah, y compris Hassan Nasserallah, et intensifiant ses frappes aériennes sur leurs bastions.
Réactions et conséquences
Selon Sam Heller, chercheur à l’institut « Century » pour les études, la mort de Nasserallah « signifie la fin d’une ère. Il était un leader charismatique et le principal décideur du parti », ayant également établi une place importante au Liban et dans la région. Heller souligne que la perte de Nasserallah après des décennies de leadership entraînera inévitablement un tournant pour le parti.
Nasserallah a été tué lors de frappes israéliennes violentes le 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth. Depuis sa prise de fonction en 1992, il a été le fer de lance de la résistance contre Israël, avec lequel il a mené plusieurs confrontations.
Intensification des frappes israéliennes
La confrontation entre le Hezbollah et Israël a intensifié à partir du 17 septembre, suite à l’explosion de milliers de dispositifs de communication utilisés par le Hezbollah, ce qui a causé un bilan de 39 morts et près de 3 000 blessés. De plus, une réunion de leaders d’élite du Hezbollah a été ciblée, entraînant la mort d’au moins 16 d’entre eux, dont le chef des « Forces de la résistance », Ibrahim Akil.
Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses bombardements sur la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l’est du Liban, provoquant des destructions massives. Les Libanais vivent désormais au rythme d’avertissements d’évacuation israéliens précédant de nouvelles frappes, retenant leur souffle face à d’énormes explosions illuminant la capitale.
Résistance et avenir du Hezbollah
Les frappes israéliennes ont causé la mort d’au moins 1580 personnes en un mois. L’armée israélienne affirme avoir détruit des infrastructures, des institutions financières et des dépôts d’armements du Hezbollah.
Après l’assassinat de Nasserallah, le conseil de la choura du parti n’a pas encore élu de successeur. Le Hezbollah a confirmé le décès de son président du conseil exécutif, Hashem Safi al-Din, qui était un candidat potentiel à la succession, lors de frappes israéliennes le 4 octobre.
Pressions politiques internes et externes
Le Hezbollah est soumis à des pressions tant internes qu’externes pour appliquer des résolutions internationales, notamment 1701 et 1559, qui stipulent que l’État doit avoir le contrôle total de son territoire, y compris le sud du Liban, et que les armes doivent être confinées à l’armée libanaise.
La nécessité d’élire un président de la République, un poste vacant depuis deux ans, est également pressante. Des analystes accusent le Hezbollah de bloquer cette élection, car il n’a pas réussi à imposer son candidat. Le Hezbollah est le seul groupe au Liban à avoir conservé ses armes après la guerre civile, avec un arsenal supérieur à celui de l’armée libanaise.
Appels à un changement politique
Ce mois-ci, le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé à élire un président qui s’engage à ne pas laisser d’organisations ou d’armes en dehors de l’État. À Paris, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré que les armes devaient être « entre les mains » de l’armée et de l’État libanais.
Heller met en garde contre les conséquences potentielles de toute tentative de « marginalisation politique » du Hezbollah, exerçant une pression de la part de puissances étrangères, y compris Washington, qui pourrait aboutir à un « conflit interne au Liban avec des répercussions négatives ».
Il conclut que le Hezbollah devra soit s’adapter à un nouvel arrangement de négociation, soit aux circonstances sur le terrain, mais il doute qu’il renonce complètement à ses armes.