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Cinq conseillers de Hamidti se séparent des forces de soutien rapide
Cinq conseillers de Mohammed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hamidti, ont annoncé leur séparation des Forces de soutien rapide lors d’une conférence de presse tenue ce samedi à Port-Soudan, dans le nord-est du Soudan. Cette décision intervient quelques jours après que le commandant des Forces de soutien rapide dans l’État de Jazeera, Abu Aqlah Keik, a également annoncé son départ pour rejoindre l’armée soudanaise.
Les raisons de la séparation
Lors de la conférence, Abdul Qadir Ibrahim Mohammed, responsable du dossier de l’est du Soudan pour les Forces de soutien rapide, a déclaré : « Nous choisissons cette position nationale et nous annonçons le retrait de dirigeants de la milice des Forces de soutien rapide du conseil consultatif. »
Il a ajouté que les intentions des Forces de soutien rapide de prendre le contrôle des côtes du Soudan sur la mer Rouge au profit d’autres pays sont la principale raison du déclenchement de la guerre.
Des projets controversés
Les Forces de soutien rapide auraient proposé des projets dans l’État de la mer Rouge d’une valeur de 30 milliards de dollars, incluant la construction de trois aéroports, trois ports et l’ériger de six camps pour la formation de troupes, y compris des forces navales pour déployer 30 000 combattants le long de la côte.
Les approbations initiales de ces projets ont été passées sous l’influence de Mohammed Hamdan Dagalo, alors vice-président du Conseil de souveraineté. Cependant, le commandement de l’armée a pris conscience des dangers que ces projets représentaient pour la souveraineté nationale et les a rejetés, ce qui a poussé Hamidti à menacer de prendre le pouvoir si les projets dans l’État de la mer Rouge étaient refusés.
Une escalade des violences
Cette annonce des cinq conseillers survient quelques jours après que le commandant des Forces de soutien rapide dans l’État de Jazeera, Abu Aqlah Keik, a fait défection, représentant un coup dur tant sur le plan militaire que moral pour les Forces de soutien rapide, les incitant à intensifier leurs attaques contre les civils dans l’État de Jazeera, une région agricole du centre du Soudan.
Les Forces de soutien rapide ont mené vendredi dernier une attaque sanglante sur plusieurs villages dans l’État de Jazeera, faisant au moins 50 morts et plus de 200 blessés.
Violations et pertes humaines
Les villages de l’est de Jazeera ont été le théâtre de violations massives de la part des Forces de soutien rapide à la suite de combats avec l’armée soudanaise et les forces populaires mobilisées. Les Forces de soutien rapide ont pris le contrôle de la ville de Tamboul le 22 octobre, et ont ensuite intensifié leurs attaques sur plusieurs villages de l’est de Jazeera.
Selon les autorités de Jazeera, le nombre de morts à Tamboul a dépassé 300, y compris des femmes et des enfants. Les corps jonchant les routes compliquent encore plus un décompte précis alors que les citoyens quittent la ville.
Contexte du conflit au Soudan
Les combats au Soudan ont éclaté à la mi-avril 2023 entre l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan, qui est également le président du Conseil de souveraineté et gouverneur effectif du pays, et les Forces de soutien rapide dirigées par son ancien allié et vice-président, Mohammed Hamdan Dagalo.
La guerre a causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 10 millions de personnes, entraînant, selon l’ONU, l’une des pires crises humanitaires de l’histoire moderne.