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Suite à l’incendie survenu à Marseille, une députée française a proposé d’imposer un extincteur dans chaque véhicule. Cette proposition suscite des débats, notamment parce qu’elle est déjà en vigueur dans plusieurs pays européens.
Une initiative parlementaire en réponse à une tragédie
Le 15 juillet 2025, Alexandra Martin, députée des Alpes-Maritimes, ainsi que plusieurs de ses collègues, a soumis une proposition visant à rendre obligatoire la possession d’un extincteur dans tous les véhicules et logements. Cette proposition fait suite à un incendie majeur qui a ravagé les abords de Marseille du 8 au 10 juillet 2025, provoqué par une Peugeot 107 de 2007 en feu sur l’autoroute A55. « Cet événement dramatique, en plein cœur de l’été, souligne combien un départ de feu, en l’absence d’intervention rapide, peut se transformer en catastrophe écologique et humaine », a déclaré la députée.
Des dommages considérables
Les conséquences de cet incendie ont été dévastatrices : 750 hectares de végétation ont été détruits, 400 personnes évacuées, et 70 maisons endommagées, dont une dizaine presque totalement détruites. « À ce jour, la législation française n’impose la présence d’un extincteur que dans les véhicules professionnels, qu’ils transportent des personnes ou des marchandises, sans distinction de poids », a précisé Alexandra Martin.
Des mesures déjà en place ailleurs
Actuellement, pour les voitures particulières, aucune obligation n’existe en France, contrairement à d’autres pays européens comme la Belgique, l’Allemagne, la Pologne ou la Bulgarie. « Alors que notre pays peine à renouveler sa flotte aérienne de lutte contre les feux de forêts, il est essentiel de promouvoir une logique de prévention et d’intervention précoce », a ajouté la députée.
Des préoccupations pratiques
S’il y a un écho favorable à cette proposition, comme auprès de la Fédération des Forestiers Privés (Fransylva), sa mise en œuvre soulève plusieurs questions. L’efficacité de la mesure repose sur la capacité des utilisateurs à intervenir correctement, nécessitant une formation à l’utilisation des extincteurs. De plus, leur efficacité est limitée : un extincteur de 1 kg ne peut agir que durant 11 secondes sur un mètre carré, ce qui est insuffisant face à un feu de végétation. Des contraintes d’entretien, comme une vérification annuelle et un remplacement tous les cinq ans, engendrent aussi des coûts supplémentaires.
La proposition en attente
Pour être examinée, la proposition d’Alexandra Martin doit d’abord être inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas prévu à court terme, les députés ne siégeant pas avant la rentrée parlementaire d’octobre. De plus, il convient de noter qu’une résolution n’a pas de portée contraignante et ne changera pas la législation sans l’intervention du gouvernement, qui seul peut signer un décret ou déposer un projet de loi. L’avenir de cette proposition reste à suivre.