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Israël a frappé des positions à Sanaa et, selon les autorités houthies, a tué le Premier ministre et plusieurs membres de son gouvernement, déclenchant un débat vif sur l’importance stratégique de cet assassinat Premier ministre Houthis. L’attaque a ravivé les tensions au Yémen et relancé les interrogations sur les conséquences régionales.
Contexte politique
Il y a environ un an, les ministres du gouvernement dit « du changement et de la construction » affilié au mouvement Ansarallah avaient été nommés à Sanaa sous la présidence d’Ahmed Ghalib al-Rahawi, dans le but de consolider l’administration du mouvement dans les zones sous son contrôle.
Pour mieux situer le contexte, voir la fiche du mouvement Ansarallah : aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/7/الحوقثيون et la page consacrée à Sanaa : aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/6/صنعاء.
L’attaque : déroulement et dégâts
Jeudi dernier, des frappes attribuées à Israël ont visé l’ouest et le sud de Sanaa, visant selon des témoins des responsables considérés comme éminents au sein du mouvement.
La capitale a été secouée par dix explosions réparties dans différents quartiers, notamment la zone stratégique du mont Jabal Attan. Des images et témoignages ont décrit des scènes de destruction et de panique dans les secteurs touchés.
Déclarations officielles des Houthis
Dans un premier temps, la direction du mouvement avait nié tout ciblage direct de ses responsables. Le lendemain, elle a modifié sa position.
Un communiqué officiel a déclaré que « l’ennemi israélien a visé le Premier ministre et plusieurs ministres lors d’un atelier de travail habituel du gouvernement », ajoutant que les institutions publiques poursuivraient la fourniture de services au peuple yéménite sans interruption.
Le président du Conseil politique suprême, Mahdi al-Mashat, a ensuite annoncé dans un communiqué officiel le « martyre » du chef du gouvernement et des ministres, tout en affirmant la continuité de la résistance malgré la frappe.
Débat public et réactions sur les réseaux
Les opinions des internautes et des observateurs restent partagées. L’émission « Shabakat » (référence à l’épisode du 31/08/2025) a reflété cette division entre louanges pour un prétendu succès du renseignement et dénonciations de l’acte comme lâche.
- Abdullah a minimisé l’impact stratégique : « C’est une frappe de hasard, rien de plus ; elle est certes douloureuse, mais ce n’est pas une victoire du renseignement. »
- Abdulrahman a qualifié l’opération d’« attaque lâche et perfide », insistant sur le caractère civil et public de la réunion visée.
- Le compte de Saleh a critiqué la posture des Houthis, pointant une supposée hypocrisie face aux ripostes et aux communiqués fréquents après des frappes israéliennes.
- Ibrahim a ironisé sur les capacités militaires du mouvement : « On attendra une réponse par missile ou drone, et son public se vantera d’avoir forcé des Israéliens à se réfugier. Les missiles houthis n’ont tué aucune mouche en Israël. »
Position d’Israël et objectifs affichés
Les forces israéliennes ont décrit l’opération comme complexe et basée sur un renseignement précis, en affirmant que l’ordre d’intervenir avait été donné rapidement afin d’éliminer la haute direction du mouvement.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré que l’attaque « a infligé un coup écrasant et sans précédent aux principaux dirigeants sécuritaires et politiques des Houthis », et a ajouté que ce n’était « que le début ».
Il a également laissé entendre que le sort du Yémen pourrait suivre une trajectoire similaire à celle qu’il attribue à l’Iran dans la région. Pour la version d’Israël de l’opération et des déclarations officielles, voir la fiche : aljazeera.net/encyclopedia/2024/10/9/الجيش-الاسرائيلي-من-عمليات-صهيونية et la déclaration du ministre : aljazeera.net/encyclopedia/2024/2/3/يسرائيل-كاتس-وزير-اسرائيلي-اقتراح.
Les propos de Katz ont aussi fait référence à l’Iran : aljazeera.net/encyclopedia/2014/10/18/إيران, soulignant la portée régionale que Tel-Aviv attribue à ses actions.