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Japon : l’exécution du tueur de Twitter relance le débat sur la peine capitale

by Sara
Japon : l'exécution du tueur de Twitter relance le débat sur la peine capitale
Japon, France

Le Japon a récemment procédé à l’exécution de Takahiro Shiraishi, marquant ainsi la première application de la peine capitale depuis 2022. Âgé de 34 ans, Shiraishi a été pendu pour avoir assassiné neuf personnes, dont huit femmes, qu’il avait contactées via le réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter. Son modus operandi consistait à cibler des internautes exprimant des pensées suicidaires, leur promettant de les aider, voire de mourir avec eux.

Les crimes de Takahiro Shiraishi

Lors d’une conférence de presse tenue le 27 juin à Tokyo, le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, a détaillé les crimes de Shiraishi, commis en 2017. Ils incluent des actes de « vol, viol, meurtre… destruction et abandon de cadavre ». Selon Suzuki, « les neuf victimes ont été battues et étranglées, tuées, volées, puis mutilées. Des parties de leurs corps ont été dissimulées dans des boîtes, d’autres jetées dans une décharge ». Il a ajouté que l’assassin avait agi pour « satisfaire égoïstement ses désirs sexuels et financiers ».

Découverte macabre

Shiraishi avait attiré ses victimes dans son petit appartement de Zama, situé dans la grande banlieue sud-ouest de Tokyo, où il avait ensuite commis l’irréparable. Le 31 octobre 2017, la police a découvert une scène d’horreur : 240 morceaux de restes humains dissimulés dans des glacières et des outils, recouverts de litière pour chat afin de masquer les odeurs de décomposition. Des ciseaux, des couteaux, une scie et divers outils de menuiserie ont également été retrouvés sur les lieux.

Arrestation et procès

Shiraishi a été arrêté alors que la police enquêtait sur la disparition d’une jeune femme de 23 ans. Son frère avait identifié des échanges suspects sur le compte Twitter de la victime, liant les échanges à Shiraishi, qui se présentait comme un « bourreau professionnel ». En 2020, il a été condamné à mort pour les meurtres de ses neuf victimes, âgées de 15 à 26 ans. Ses avocats avaient plaidé pour une peine de réclusion à perpétuité, arguant que les victimes avaient consenti à leur mort en exprimant des pensées suicidaires. Cependant, le tribunal a rejeté cet argument, affirmant que l’affaire avait « provoqué une grande anxiété dans la société ».

Impact sociétal et débat sur la peine de mort

Cette affaire a profondément choqué la société japonaise, où le taux de criminalité est très bas, et a suscité un large écho à l’international. Surnommée « le tueur de Twitter », elle a ravivé les discussions sur le contrôle des réseaux sociaux et la prévention du suicide, un problème majeur au Japon, qui affiche le taux de suicide le plus élevé parmi les pays industrialisés du G7.

Actuellement, environ 100 prisonniers condamnés à mort sont en attente d’exécution, dont 49 ont demandé un nouveau procès, a précisé Keisuke Suzuki. Bien que la loi japonaise stipule que les exécutions doivent être réalisées dans les six mois suivant l’épuisement des voies de recours, les condamnés peuvent rester des années, voire des décennies, dans l’attente de leur exécution, souvent dans des conditions d’isolement strict.

La peine de mort au Japon

Le Japon et les États-Unis sont les seuls pays du G7 à appliquer la peine de mort, généralement pour des condamnés pour des homicides multiples. Les autorités japonaises justifient le maintien de cette pratique par le soutien public qu’elle reçoit, malgré les critiques émises par des organisations de défense des droits humains. La dernière exécution avant celle de Shiraishi avait eu lieu en juillet 2022, lorsque Tomohiro Kato a été pendu pour avoir tué sept personnes à Akihabara en 2008.

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