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La DGSI dévoile la présence de stations de police chinoises en France

by Sara
La DGSI dévoile la présence de stations de police chinoises en France
France, Chine

Le ministère de l’Intérieur a récemment fourni des détails importants sur les actions de la DGSI concernant les ingérences étrangères, en réponse à une question écrite posée par la députée Renaissance Constance Le Grip. Cette question, adressée en novembre 2024, portait sur l’existence de commissariats clandestins chinois sur le territoire français, à la suite d’une tentative de retour forcé d’un dissident, Ling Huazhan.

Neuf « stations de police » chinoises en France

La DGSI a révélé avoir identifié neuf « stations de police » chinoises sur le sol français. Cette information fait écho à un rapport publié par l’ONG espagnole Safeguard Defenders en septembre 2022, qui avait recensé des postes de police clandestins ouverts par la Chine à travers le monde. Dans ce rapport, l’ONG estimait leur nombre à plus de cent dans le monde, dont quatre seulement en France. Ces stations ont pour objectif de faire pression sur les dissidents chinois en exil et de contraindre certains ressortissants à rentrer en Chine, par le biais d’agents opérant sous couverture.

Une vision de contrôle des communautés

Le ministère de l’Intérieur précise qu’il ne s’agit pas de « commissariats de police clandestins », mais plutôt d’« extensions » à l’étranger du ministère de la Sécurité publique chinois. Ces stations sont composées d’agents de liaison, souvent issus de la communauté chinoise. Elles fournissent des services similaires à ceux offerts par les administrations régaliennes et conduisent des actions telles que la collecte de renseignements sur la diaspora et le recrutement de talents.

Pékin met son système sur pause

Le ministère a également souligné que l’implantation de ces structures reflète la vision de Pékin à l’égard des communautés chinoises à l’étranger. Selon le ministère, la République populaire de Chine cherche à exercer un contrôle serré sur ces communautés, quels que soient leur ancienneté et leur statut.

Une information cruciale a été révélée : la Chine a mis son système sur pause suite à une convocation par la DGSI. Un représentant des services de renseignement chinois et deux diplomates ont été reçus afin de respecter les schémas de coopération bilatérale, après que la DGSI ait exigé la fermeture de ces officines.

Des associations comme officines consulaires

Bien que la DGSI ait réussi à obtenir la fermeture de certains de ces postes, il semblerait que l’expulsion des agents chinois n’ait pas eu lieu. Les agents impliqués dans les tentatives de rapatriement forcé ne sont pas les seuls à servir les intérêts de la Sécurité publique chinoise. Des associations agissent également comme de véritables « officines consulaires », officiellement chargées d’aider la communauté, mais possédant aussi des moyens de pression.

Des ingérences en hausse

Les opérations d’ingérence chinoises ont connu un pic en avril 2025, coïncidant avec la visite officielle du président Xi Jinping. Des dissidents et des membres des communautés ouïghoure et tibétaine ont été menacés, et certains auraient même été ciblés par des tentatives d’enlèvement.

La DGSI, avec une cellule Chine comptant encore huit agents dont la plupart ne maîtrisent pas le mandarin, fait face à des défis considérables. La diversité des dialectes et l’utilisation de WeChat pour la communication compliquent encore plus leur mission.

Des agents de liaison toujours actifs

Malgré les répercussions des fermetures de postes, les agents de liaison au service de l’ambassade ou du ministère de la Sécurité publique continuent d’opérer. Ils sont responsables de diverses fonctions allant de la surveillance de dissidents à la lutte contre certains trafics. La situation reste donc préoccupante pour les services de renseignement français, qui doivent naviguer dans un environnement complexe et en constante évolution.

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