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Le Pentagone prévoit d’étendre des mesures strictes destinées à réduire les fuites d’informations et à renforcer le contrôle interne, selon un rapport exclusif du Washington Post. Parmi ces mesures figurent des accords de non-divulgation plus contraignants et la mise en place de tests de détection de mensonges aléatoires visant des milliers de militaires, de civils et de contractuels.
Ces initiatives s’inscrivent, d’après le quotidien, dans une stratégie plus large portée par le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth, visant à renforcer l’autorité du département et à limiter la diffusion d’informations sensibles vers les médias.
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Ce que prévoient les documents internes
Une ébauche de note rédigée par le sous-secrétaire à la Guerre Steve Feinberg obligerait plus de 5 000 personnes — militaires, civils et contractuels travaillant au bureau du secrétaire et à l’état-major interarmées — à signer des accords les empêchant de divulguer toute information non publique sans autorisation préalable.
Une autre proposition recommande la création d’un programme de tests de détection de mensonges aléatoires pouvant concerner l’ensemble du personnel, des généraux quatre étoiles aux employés administratifs. Si elle était mise en oeuvre, cette démarche serait sans précédent dans l’histoire du Pentagone.
Réactions et réserves
Des anciens responsables et des avocats spécialisés en sécurité nationale estiment que ces mesures visent davantage à intimider la main-d’œuvre et à garantir sa loyauté envers l’administration Trump qu’à lutter contre l’espionnage étranger.
L’avocat Mark Zaid a qualifié le plan de tentative de « faire peur aux employés et de les contrôler », s’interrogeant sur la soudaineté du recours aux tests de détection de mensonges et à des accords de silence généralisés.
Selon le Washington Post, ces initiatives interviennent après que la Maison Blanche a temporairement suspendu, plus tôt cette année, un programme similaire destiné à traquer les auteurs de fuites, suite à des plaintes d’anciens conseillers politiques du secrétaire Hegseth.
Autres politiques controversées
Parallèlement aux tests et aux accords, le Pentagone envisagerait de réduire les prérogatives des bureaux des inspecteurs généraux et de restreindre les canaux de signalement des abus en dehors des circuits hiérarchiques habituels.
Les journalistes se voient également imposer des contraintes renforcées : signature d’un accord les empêchant de recueillir des informations — y compris non classifiées — sans autorisation, sous peine de retrait d’accréditation. Le département a notablement limité le nombre de conférences de presse et les interventions publiques de ses dirigeants.
Conséquences pour la transparence et le contrôle
Des observateurs soulignent que ces orientations risquent de réduire la transparence et d’affaiblir la surveillance publique des forces armées. Elles pourraient aussi renforcer le pouvoir de la direction politique et militaire au détriment des mécanismes de contrôle indépendants.
La mise en place de tests de détection de mensonges à grande échelle soulève un débat majeur : comment concilier la protection de la sécurité nationale avec le droit du public à l’information ?
Pour certains critiques, la tendance s’inscrit dans une logique plus vaste de contrôle des institutions fédérales et de musellement des sources d’information.
Points clés
- Le Pentagone envisage d’imposer des accords de non-divulgation et des tests de détection de mensonges aléatoires pour des milliers de personnels.
- La proposition concernerait plus de 5 000 personnes au bureau du secrétaire et à l’état-major interarmées.
- Des experts jugent ces mesures intimidantes et motivées par la volonté de garantir la loyauté envers l’administration plutôt que par la seule sécurité nationale.
- Les restrictions touchant la presse et les mécanismes internes de contrôle suscitent des inquiétudes sur la transparence institutionnelle.
Références liées
Pour comprendre le contexte plus large, voir les notices d’Al Jazeera sur :
- Pentagone
- Donald Trump
- Maison Blanche
- Transparence et responsabilité
Mot-clé principal : tests de détection de mensonges.