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Les M23 avancent vers Kinshasa, la RDC en état d’alerte
Les rebelles de la M23, soutenus par le Rwanda, ont annoncé leur intention de déplacer le combat vers la capitale de la République Démocratique du Congo, Kinshasa. Cette déclaration survient après leur prise de contrôle de la ville de Goma, la plus grande du pays, poussant le président congolais à appeler à une mobilisation militaire massive pour résister à la rébellion.
Lors d’une conférence de presse, les rebelles de la M23 ont affirmé qu’ils étaient prêts à dialoguer avec le gouvernement, une proposition mise en avant par une coalition régionale d’Afrique de l’Est, dont le Rwanda fait également partie. Corneli Nanga, un des leaders politiques de la rébellion, a déclaré : « Notre objectif est d’atteindre Kinshasa, de prendre le pouvoir et de diriger le pays ». Cependant, il n’a pas précisé comment les rebelles prévoyaient d’avancer vers la capitale, située à plus de 1500 kilomètres.
Refus du dialogue et détermination
Le ministre de la Défense congolais, Jay Kabumbu Muyadiamvita, a déclaré dans un message vidéo qu’il avait ordonné un arrêt immédiat des discussions avec les rebelles. Il a affirmé : « Nous resterons ici en République Démocratique du Congo et nous nous battrons. Si nous ne pouvons pas survivre ici, alors nous mourrons ici ».
Le président Félix Tshisekedi a également refusé de reconnaître une défaite, mettant en garde contre des risques d’escalade « incontrôlés » dans la région. Il a insisté sur le fait qu’une réponse ferme et coordonnée était nécessaire contre les « terroristes » et leurs soutiens, tout en louant les forces armées congolaises malgré leur récente déroute face aux avancées de la M23.
Préoccupations de l’ONU
Dans ce contexte, les Nations Unies ont exprimé leur « préoccupation profonde » face à la situation « volatile » dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. Des informations fiables indiquent que les rebelles de la M23 avancent vers Bukavu après avoir pris le contrôle de Goma, la capitale de la province.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré : « Nous sommes très préoccupés par la situation au Sud-Kivu, qui reste extrêmement instable, avec des informations fiables faisant état d’une avancée rapide de la M23 vers la ville de Bukavu ». Il a également noté des mouvements de l’armée rwandaise à travers la frontière dans cette direction.
La prise de Goma par la M23, suite à une offensive de quelques semaines, a suscité des appels à mettre fin aux combats et à retirer les troupes rwandaises, avec des réactions allant des États-Unis à la France, en passant par l’ONU et l’Union Européenne.
Réaction de la France
La France cherche à prévenir une escalade supplémentaire et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a effectué une visite diplomatique en République Démocratique du Congo et au Rwanda suite à l’avancée des rebelles. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a précisé que la mission de Barrot fait suite à des échanges entre le président Emmanuel Macron et ses homologues congolais et rwandais.
Cette mission vise à soutenir les efforts de médiation actuellement en cours en Angola et au Kenya. Les rebelles de la M23 ont pris la ville de Goma, qui compte deux millions d’habitants, lundi dernier, consolidant leur contrôle et patrouillant à la frontière avec le Rwanda. Ils ont avancé vers le sud, prenant le contrôle de plusieurs localités, dont Kalongo et Mokuwa, selon l’agence Associated Press.
Les événements de cette semaine en cours dans l’est de la République Démocratique du Congo représentent la plus grave escalade du conflit, qui dure depuis des décennies, depuis 2012. La République Démocratique du Congo, l’ONU et d’autres puissances occidentales accusent le Rwanda de soutenir les rebelles de la M23, ce que ce dernier a constamment nié.