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L’Histoire du Sud-Liban: Le Rôle du ‘Giardiens Libanais’ en 1976
En 1975, une guerre civile complexe a éclaté au Liban, qui a duré 15 ans et a causé la mort d’environ 120 000 personnes, la destruction des infrastructures et le déplacement de centaines de milliers de Libanais. Cette guerre a également exacerbé les divisions internes et a ouvert la voie à l’intervention de puissances régionales telles que la Syrie et Israël, ainsi qu’au rôle majeur de l’Organisation de libération de la Palestine dans le conflit.
Les Origines de la Guerre Civile
Cette guerre a été principalement alimentée par un système politique sectaire mis en place par les Français après la chute de l’Empire Ottoman, à la suite de la Première Guerre mondiale. Les élites chrétiennes maronites ont été largement favorisées, tandis que les musulmans, qu’ils soient sunnites ou chiites, ont été marginalisés, malgré leur poids démographique considérable. Cette dynamique a été aggravée par l’immigration massive de Palestiniens après la création d’Israël et les événements de 1948, ainsi que le départ de l’OLP de la Jordanie après les événements de Septembre noir en 1971.
Déclenchement de la Guerre
La guerre a éclaté le 13 avril 1975, lorsque le leader maronite Pierre Gemayel a survécu à une tentative d’assassinat à Ain el-Rammaneh, entraînant la mort de son garde du corps. Le Parti des Kataëb a réagi en tirant sur un bus transportant des Palestiniens et des Libanais, ce qui a causé la mort de 27 personnes. Cet incident a déclenché une série d’affrontements sanglants entre milices chrétiennes et factions palestiniennes.
Trois principales factions se sont alors formées :
- La Front libanais dirigée par Camille Chamoun, qui a reçu le soutien d’Israël.
- Le Mouvement national libanais dirigé par Kamal Jumblatt, allié à l’OLP.
- L’OLP dirigée par Yasser Arafat, soutenue par des groupes de gauche et certaines forces chiites.
Le Rôle de l’Armée du Liban Sud
En 1976, face à l’escalade des conflits, le lieutenant-colonel chrétien Saad Haddad a annoncé la création de l’Armée du Liban Sud, avec un soutien total d’Israël. Cette nouvelle force militaire a été mise en place dans le but d’étendre l’influence israélienne au Liban et de combattre l’OLP.
Israël a adopté une politique appelée « le bon mur » pour attirer les populations du sud du Liban en leur offrant des services sociaux, tout en soutenant militairement Haddad. Cette approche a préparé le terrain pour l’invasion israélienne de 1978, déclenchée par l’attaque de la militante palestinienne Dalal Mughrabi.
L’Invasion Israélienne de 1978
Suite à l’attaque de Dalal Mughrabi contre des cibles israéliennes, Israël a lancé l’opération Litani le 14 mars 1978, avec plus de 25 000 soldats. L’objectif était d’éloigner l’OLP des frontières israéliennes et de soutenir l’Armée du Liban Sud.
Cette opération a causé le déplacement d’environ 285 000 Libanais et la mort de 1 100 à 2 000 personnes, la majorité étant des civils. Elle a également entraîné une réponse rapide du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a exigé le retrait israélien du Liban.
Le Leadership d’Antoine Lahad
Après la mort de Saad Haddad en 1984, le commandement de l’Armée du Liban Sud est passé à Antoine Lahad, qui a continué à travailler avec Israël. Lahad a renforcé l’organisation et la professionnalisation de l’armée, mais a également fait face à une résistance croissante de la part des factions libanaises, notamment le Hezbollah.
Au fil des ans, l’Armée du Liban Sud a subi de lourdes pertes face aux avancées du Hezbollah, menant finalement à l’évacuation israélienne en 2000, après 22 ans d’occupation.
La Fin de l’Armée du Liban Sud
Lorsque les troupes israéliennes se sont retirées, l’Armée du Liban Sud s’est rapidement effondrée, ses membres craignant des représailles. Lahad s’est exilé en Israël, où il a vécu jusqu’à sa mort en 2015.
Sa mémoire demeure controversée au Liban, considéré par beaucoup comme un traître pour son alliance avec Israël.