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Le président nigérian Bola Tinubu a annoncé, vendredi 24 octobre 2025, un remaniement important des postes de commandement des forces armées, alors que la violence s’intensifie dans le nord du pays et que les défis sécuritaires se multiplient.
Cette décision intervient après le démenti officiel de la présidence concernant des rumeurs d’un complot militaire, alimentées par des reportages locaux évoquant l’arrestation en septembre de plus d’une douzaine d’officiers, dont des colonels et des commandants.
Remaniement des hauts responsables militaires
Le président a déclaré dans un bref communiqué : « J’ai approuvé des changements dans la structure de nos forces armées pour renforcer la sécurité nationale ». Ces nominations et mises à la retraite visent à réorganiser la chaîne de commandement.
Parmi les principaux changements annoncés :
- Le limogeage du général Christopher Musa, chef d’état-major sortant.
- La révocation d’Emmanuel Ogalla, chef de la marine.
- Le départ de Hassan Abubakar, chef de l’armée de l’air.
Les nouvelles nominations comprennent :
- Le général Olufemi Oloweidi nommé chef d’état-major.
- Shaibu Abbas désigné commandant de l’armée de terre.
- S. K. Anki nommé chef d’état-major de la marine.
- Un nouveau chef de l’armée de l’air a également été nommé.
Contexte sécuritaire : montée de la violence
Le Nigeria fait face à une série de menaces persistantes qui pèsent lourdement sur la stabilité du pays et la sécurité des populations.
- La résurgence de Boko Haram, redevenu très actif au cours de l’année.
- La multiplication des bandes de kidnappeurs et des groupes criminels connus sous le nom de « bandits ».
- Des attaques répétées contre des positions militaires et l’utilisation d’engins explosifs improvisés sur les axes routiers.
Ces phénomènes ont ravivé les craintes d’un retour à une insécurité généralisée, comparable à la situation qui avait atteint un pic il y a une décennie.
Manifestations et réactions nationales
Les changements dans la haute hiérarchie militaire coïncident avec des protestations à Abuja. La police a dispersé des manifestants qui réclamaient la libération de Nnamdi Kanu, leader du mouvement séparatiste d’extrême droite.
Des voix au sein de la société civile et des analystes estiment que la modification des postes clés répond à plusieurs objectifs :
- Apaiser le mécontentement interne au sein de l’armée lié à l’absence d’avancement ou à des carrières bloquées.
- Renouveler le leadership pour tenter d’améliorer l’efficacité face aux menaces sécuritaires.
- Renforcer la protection du pouvoir en plaçant des responsables jugés loyaux à des postes stratégiques.
Facteurs internationaux et régionaux
Sur le plan international, Abuja a reçu cette année un soutien militaire sous forme d’équipements. Les autorités ont approuvé un accord d’armement d’une valeur de 346 millions de dollars destiné à soutenir la lutte contre l’insurrection et le crime organisé.
Régionalement, l’Afrique de l’Ouest a connu plusieurs coups d’État au cours des trois dernières années, avec des changements de pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces événements renforcent les préoccupations quant à la propagation de l’instabilité dans la région.
Le commentateur en sécurité, le sénateur Eruigbo, a observé : « Certains d’entre nous prévoyaient ces changements », estimant que la priorité actuelle du gouvernement semble être la protection du régime.


