Home ActualitéSécurité et défenseOtan et Russie : Tensions accrues autour de la guerre en Ukraine

Otan et Russie : Tensions accrues autour de la guerre en Ukraine

by Sara
Russie, Ukraine

Moscou se prépare à célébrer le 80e anniversaire de la victoire soviétique

Demain vendredi, la Russie s’apprête à commémorer les 80 ans de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette célébration, traditionnellement qualifiée de « mère des fêtes », se déroule habituellement sur la place Rouge à Moscou. Cette année, les autorités ont renforcé les mesures de sécurité, inédites par leur rigueur, en raison du contexte de guerre avec l’Ukraine.

Malgré les précédentes précautions prises dans la capitale russe, la menace ukrainienne visant à perturber les festivités a accru le niveau de vigilance. Cette inquiétude découle notamment des déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a averti que son pays ne serait pas responsable de la sécurité des dirigeants étrangers assistant au défilé de la victoire à Moscou.

Des experts russes estiment que Kiev cherche à troubler le déroulement des commémorations. Selon eux, cette tension s’accompagne de tentatives des forces ukrainiennes pour pénétrer à nouveau dans la région de Koursk.

Un refus catégorique de l’Ukraine face à la proposition russe

Ces développements surviennent malgré l’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’un cessez-le-feu complet et temporaire, prévu du 7 au 11 mai. L’initiative a été rejetée fermement par l’Ukraine, soulignant l’ampleur du fossé qui persiste entre les deux parties en conflit.

Le refus ukrainien s’est accompagné d’une intensification des attaques. La défense russe a rapporté la destruction de 105 drones au-dessus de son territoire dans la nuit du 6 mai, ainsi que plusieurs attaques, y compris contre Moscou.

Interrogé sur l’impact de ces attaques sur le cessez-le-feu proposé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que les forces russes respecteraient la trêve mais répondraient immédiatement si Kiev persistait dans ses offensives.

L’expert militaire Viktor Litovkine considère cette position ukrainienne comme une indication claire du manque de volonté de Kiev pour une résolution pacifique. Dès que le Kremlin a proposé une initiative de paix, les forces ukrainiennes ont intensifié leurs attaques sur des cibles civiles afin d’aggraver la situation sur le front.

Une dimension politique dans le refus ukrainien

Dans une interview accordée à Al Jazeera, Viktor Litovkine a expliqué que l’objectif de Zelensky en refusant un cessez-le-feu d’un mois est de pouvoir regrouper ses forces et préparer une contre-offensive. Cette stratégie rappelle celle adoptée par Kiev au début du conflit en 2022, lorsqu’elle a accepté une trêve lors des négociations avec Moscou.

Selon Litovkine, la proposition russe visait à tester la volonté de l’Ukraine à entreprendre des démarches sincères pour un accord de paix durable, au moins durant les célébrations de la victoire.

Le cessez-le-feu court terme n’avantage pas Kiev, contrairement à une trêve prolongée et sans conditions, qui permettrait à l’armée ukrainienne de soigner ses blessures et de renforcer ses capacités, notamment par l’appel à de nouveaux volontaires, même de force.

Le chercheur en conflits internationaux Fiodor Kouzmine estime quant à lui que le refus de Zelensky a davantage une portée politique que militaire. Du point de vue militaire, une baisse des opérations ukrainiennes était attendue.

Un message codé à destination de l’Europe

Selon le même chercheur, l’Ukraine n’a pas officiellement accepté la proposition russe, mais pourrait y répondre indirectement. Le refus de Zelensky serait un message codé adressé principalement aux dirigeants européens, afin de les dissuader de se rendre à Moscou pour les célébrations et de compromettre ainsi l’image d’unité européenne concernant les relations avec la Russie.

Par ses déclarations, Zelensky menace non seulement les habitants et dirigeants russes, mais aussi des personnalités internationales de pays non impliqués dans le conflit.

Fiodor Kouzmine s’interroge : « Pourquoi Zelensky utilise-t-il des menaces pour influencer librement le choix des chefs d’État étrangers quant à leur participation à un événement d’importance internationale et historique ? »

Il souligne que la priorité avant tout cessez-le-feu temporaire est de définir un cadre pour un arrêt prolongé des hostilités.

Kouzmine attire l’attention sur un point crucial pour Moscou : il est encore incertain, à la suite des récentes discussions américano-ukrainiennes, si Kiev renonce définitivement à sa demande d’une force de maintien de la paix européenne. La Russie considère cette idée comme une adhésion déguisée à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Toute tentative future de la remettre sur la table serait pour Moscou un motif de reprise des combats.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/5/8/%d9%84%d9%85%d8%a7%d8%b0%d8%a7-%d8%aa%d8%b1%d9%81%d8%b6-%d8%a3%d9%88%d9%83%d8%b1%d8%a7%d9%86%d9%8a%d8%a7-%d8%a7%d9%84%d9%87%d8%af%d9%86%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b1%d9%88%d8%b3%d9%8a%d8%a9

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