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Projet de base américaine près de Gaza : Washington dément

by Sara
Palestine, Israël, États-Unis, Jordanie, Égypte, Indonésie

Des informations faisant état d’une étude du Pentagone pour établir une base militaire temporaire capable d’accueillir 10 000 soldats près de la frontière de Gaza ont circulé récemment.
Toutefois, la porte-parole de la Maison-Blanche, Caroline Leavitt, a déclaré que l’administration du président Donald Trump n’a pas approuvé une telle démarche.
Le débat soulève des questions sur la création d’une force internationale, la logistique nécessaire et les réticences d’Israël et de pays arabes à l’idée d’une présence militaire étrangère près de Gaza.

Le contexte

L’idée d’une base proche de Gaza s’inscrit dans une proposition de l’administration Trump visant à former une force internationale pour superviser et stabiliser le secteur.
Cette force aurait pour mission d’appuyer la mise en œuvre d’un fragile accord de cessez-le-feu signé récemment à Charm el-Cheikh et de faciliter les efforts de reconstruction à l’intérieur de la bande de Gaza.
Les autorités américaines cherchent à obtenir un soutien international pour déployer des forces étrangères chargées de sécuriser les zones concernées en coordination avec Israël et l’Égypte.

La démarche américaine

Selon un document consulté par l’agence Bloomberg, le Pentagone a envoyé, le 31 octobre, une demande d’informations à des entrepreneurs qualifiés pour estimer le coût et les délais de construction d’une « base militaire temporaire, autonome », pouvant accueillir 10 000 personnes.
Washington ne viserait pas, d’après ces éléments, à implanter une base permanente à l’intérieur de Gaza, mais à fournir un camp pour les troupes internationales chargées de surveiller le cessez-le-feu et d’appuyer l’aide humanitaire.

La demande détaillait des exigences logistiques importantes, notamment :

  • nutrition : fournir trois repas par jour pour 10 000 personnes ;
  • gestions des ressources : approvisionnement en eau et traitement des déchets ;
  • infrastructures : production d’énergie autonome et environ 10 000 m² d’espaces de bureaux pour 12 mois ;
  • services : blanchisserie, réseau de communications fiable et clinique médicale ;
  • gestion opérationnelle : conception, construction et administration intégrale du camp.

À l’heure actuelle, environ 200 militaires américains sont déjà positionnés dans un centre de coordination civilo-militaire récemment établi à Kiryat Gat, près de la frontière de Gaza.
Ces personnels coordonnent depuis ce centre les opérations humanitaires et militaires liées à Gaza, sans nécessité d’intervention depuis l’intérieur du territoire.

Visuel

Ministre des affaires étrangères serrant la main de militaires au centre de coordination civilo-militaire à Kiryat Gat

Le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio serre la main de militaires américains au centre de coordination civilo-militaire de Kiryat Gat.

Réactions et démentis

Un haut responsable militaire ancien du Pentagone, qui a souhaité garder l’anonymat, a estimé qu’il était « totalement improbable » que Washington envoie des troupes à l’intérieur de Gaza.
Il a également affirmé qu’Israël ne permettrait pas la présence de forces internationales chargées d’une mission de maintien de la paix à l’intérieur de la bande.

La communication officielle de la Centcom, via le capitaine Tim Hawkins, a qualifié les rapports sur une base américaine près de Gaza d’« inexacts » et insisté : « Aucune force américaine ne sera déployée à Gaza ».
De son côté, l’ancien assistant du secrétaire d’État pour le Proche-Orient, l’ambassadeur David Mack, a jugé improbable le déploiement de soldats américains au-delà des quelque 200 spécialistes déjà présents pour des missions logistiques et de renseignement.

Selon ces responsables, l’idée d’envoyer des unités américaines contraste avec la position affichée du président Trump, qui privilégierait l’appui de pays arabes partenaires et des autorités palestiniennes pour la surveillance des zones évacuées par Israël.

Expériences passées et obstacles

La méfiance américaine vis-à-vis des missions onusiennes découle en partie de l’évaluation négative de l’efficacité de forces comme la FINUL au sud du Liban.
Des responsables américains estiment que ces contingents n’ont pas réussi à dissuader les acteurs belligerants et se sont limités à signaler des incidents frontaliers.

Plusieurs obstacles pratiques et politiques subsistent pour la formation d’une force en provenance de pays tiers :

  • les pays contributaires refusent généralement qu’on exige de leurs soldats d’affronter directement des groupes comme le Hamas ou de procéder à leur désarmement ;
  • des États tels que l’Indonésie conditionnent leur participation à un mandat clair des Nations unies ;
  • le souhait américain de confier la direction d’un « conseil de la paix » au président Trump plutôt qu’à l’ONU complique l’obtention d’un mandat onusien.

Positions régionales et stratégie israélienne

Le roi Abdallah II de Jordanie a exprimé son soutien à un mandat limité, précisant que son pays ne déploierait pas de troupes.
Il a souligné l’importance d’une opération de « maintien » plutôt que d’« imposition » de la paix, position reprise par d’autres pays arabes réticents à un engagement militaire direct.

Du côté israélien, le premier ministre Benjamin Netanyahou paraît favorable à des gestes diplomatiques envers Washington tout en restant opposé à la présence de forces internationales ou américaines sur le terrain.
Selon des observateurs, Tel-Aviv craint la « mise en international » de la crise de Gaza et préfère conserver un contrôle étroit sur les opérations dans la zone.

La presse israélienne a évoqué la possibilité d’une base pouvant héberger des milliers de soldats pour un coût estimé à près d’un demi-milliard de dollars par an.
Des responsables américains auraient, toujours selon ces médias, discuté de sites potentiels en coordination avec le gouvernement et l’armée israéliens.

Des analystes estiment que l’éventuelle création d’une telle infrastructure représenterait un changement stratégique profond et pourrait redessiner la carte des influences dans la région.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/11/13/%d9%85%d8%b3%d8%a4%d9%88%d9%84-%d8%b9%d8%b3%d9%83%d8%b1%d9%8a-%d8%b3%d8%a7%d8%a8%d9%82-%d9%8a%d9%81%d9%83%d9%83-%d9%85%d8%b9%d8%b6%d9%84%d8%a9-%d8%a8%d9%86%d8%a7%d8%a1-%d9%82%d8%a7%d8%b9%d8%af%d8%a9

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