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Stratégie de sécurité nationale de Trump : ce qu’il faut savoir

by Sara
États-Unis, Moyen-Orient, Chine, Russie, Europe, Amérique latine

La nouvelle stratégie de sécurité nationale publiée vendredi par l’administration du président Donald Trump marque un virage net vers une doctrine « America First » fondée sur la non‑intervention et la priorité aux intérêts intérieurs. Le document redéfinit les priorités stratégiques des États‑Unis en privilégiant la protection des frontières, la réindustrialisation et la réduction de la dépendance aux rivaux étrangers.

Un retour à la souveraineté nationale plutôt qu’à la gouvernance multilatérale

La stratégie sécurité nationale Trump rompt avec l’approche dominante depuis la fin de la Guerre froide (voir contexte : https://www.aljazeera.net/conceptsandterminology/politics/2016/3/1/%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B1%D8%A8-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%A7%D8%B1%D8%AF%D8%A9) en rejetant l’idée d’une direction américaine d’un ordre international libéral fondé sur l’élargissement des alliances et des institutions multilatérales.

Le texte présente le monde comme un ensemble d’États‑nations souverains dont la priorité est la protection de leurs frontières, de leurs identités et de leurs intérêts économiques. Il critique les « élites de la politique étrangère » pour avoir dilapidé la puissance américaine dans des conflits prolongés au Moyen‑Orient et dans des engagements sécuritaires étendus en Europe et en Asie.

  • La question migratoire est placée au cœur du concept de sécurité nationale.
  • La politique extérieure est requalifiée en prolongement d’un agenda intérieur : réindustrialisation, sécurité énergétique et chaînes d’approvisionnement sûres.
  • Le document appelle à réduire la dépendance aux rivaux pour les technologies sensibles et les matières premières critiques.

Que dit la stratégie sur le Moyen‑Orient ?

La nouvelle stratégie considère la région comme ayant perdu une partie de sa priorité stratégique pour Washington, sans en nier l’importance. Elle justifie ce changement par l’autosuffisance énergétique croissante des États‑Unis et par la transformation perçue du Moyen‑Orient en zone potentielle de partenariat et d’investissement plutôt qu’en foyer permanent de crises.

Cependant, le document classe toujours comme « intérêts vitaux » :

  • la sécurité des approvisionnements énergétiques mondiaux ;
  • la sécurité d’Israël ;
  • la liberté de navigation dans des passages stratégiques tels que le détroit d’Hormuz et le golfe d’Aden (référence : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/12/26/%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%AD%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%AD%D9%85%D8%B1).

La stratégie salue également le rôle de l’administration dans la conclusion d’un cessez‑le‑feu à Gaza le 10 octobre (référence Gaza : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9) et adopte une position de « confinement » plutôt que d’éradication envers l’Iran, estimant que Téhéran a subi des pertes régionales significatives (voir contexte : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/3/25/%D8%B7%D9%87%D8%B1%D8%A7%D9%86).

Priorité à l’hémisphère occidental : l’Amérique latine au premier plan

La stratégie élève l’Amérique latine et les Caraïbes au rang de priorité stratégique, en rappelant que la proximité géographique en fait un prolongement direct de la sécurité nationale américaine.

Le document réactive implicitement la logique du principe Monroe (voir historique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/10/19/%d8%a7%d9%84%d8%a8%d8%ad%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d9%83%d8%a7%d8%b1%d9%8a%d8%a8%d9%8a-%d9%85%d8%b3%d8%b7%d8%ad-%d9%85%d8%a7%d8%d9%8a-%d9%8a%d8%b6%d9%85-%d8%a3%d9%83%d8%ab%d8%b1-%d9%85%d9%86-7) et met en garde contre les tentatives de la Chine et de la Russie d’étendre leur influence économique ou sécuritaire dans la région.

  • Renforcement de la présence navale américaine dans la zone caraïbe.
  • Accroissement de la coopération en matière de renseignement avec les États locaux.
  • Pressions politiques et économiques renforcées sur des régimes jugés « hostiles », en particulier le Venezuela.

La stratégie lie explicitement ces risques aux menaces intérieures américaines majeures : trafic de drogue, migration irrégulière et pénétration économique concurrente.

La nouvelle approche envers la Chine

La relation avec la Chine est présentée moins comme un affrontement idéologique que comme un déséquilibre économique et technologique. La stratégie sécurité nationale Trump identifie les avancées chinoises en intelligence artificielle, télécommunications et contrôle des chaînes d’approvisionnement comme des défis structurels.

Les objectifs affichés incluent :

  • réduire la dépendance industrielle envers la Chine ;
  • rapatrier ou relocaliser des productions stratégiques vers les États‑Unis ou des pays « proches et amis » ;
  • maintenir une capacité de dissuasion militaire pour empêcher toute modification de fait concernant Taïwan (référence Taïwan : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2022/8/4/%D8%AA%D8%A7%D9%8A%D9%88%D8%A7%D9%86-%D8%A8%D8%A4%D8%B1%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%88%D8%AA%D8%B1).

La stratégie met ainsi l’accent sur une compétition de long terme centrée sur l’économie, la technologie et les matières premières stratégiques (voir minerais critiques : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/2/20/%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B9%D8%A7%D8%AF%D9%86-%D9%88%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D8%A7%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D9%86%D8%A7%D8%AF%D8%B1%D8%A9-%D9%85%D8%A7-%D9%87%D9%8A-%D9%88%D9%85%D8%A7).

Une tonalité dure vis‑à‑vis des alliés européens

La stratégie adopte un ton inhabituellement critique envers l’Europe, évoquant « vieillissement démographique » et « crise d’identité ». Elle remet en question l’idée d’un Occident politique naturellement étendu et appelle les Européens à assumer un rôle plus autonome en matière de défense.

Les recommandations incluent une hausse importante des dépenses militaires et une remise en cause de l’expansion géographique continue de l’OTAN (référence : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2007/9/26/%D8%AD%D9%84%D9%81-%D8%B4%D9%85%D8%A7%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%84%D8%B3%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D9%86%D8%A7%D8%AA%D9%88).

Trump à la conférence de l'OTAN, La Haye, juin 2025
Administration Trump opposée à l’expansion de l’OTAN et favorable à une hausse des dépenses militaires (Getty)
  • Exigence d’une plus grande contribution financière et opérationnelle des alliés.
  • Conditionnement plus strict de la « parapluie » américaine : « qui paie plus, obtient un engagement plus robuste ».

Conséquences pour la politique étrangère américaine

La stratégie incarne une doctrine complète « America First » qui replace la sécurité des frontières, la reconstruction de la classe moyenne et la remontée industrielle au sommet des priorités nationales. Les engagements internationaux sont réorganisés pour servir ces objectifs.

Concrètement :

  • L’hémisphère occidental est défini comme « espace vital » à protéger contre les intrusions stratégiques de la Chine et de la Russie ;
  • La mer des Caraïbes et les approches maritimes de l’Amérique latine verront un renforcement du dispositif naval pour lutter contre la drogue et la criminalité transnationale ;
  • L’Asie est traitée selon une double logique : dissuasion militaire dans le Pacifique face à la Chine et diversification économique via l’Inde et l’Asie du Sud‑Est.

Cette réorientation signale un exercice plus sélectif de la puissance américaine, visant à aligner les instruments externes sur des priorités domestiques perçues comme existentielles.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/12/6/6-%d8%a3%d8%b3%d8%a6%d9%84%d8%a9-%d8%ad%d9%88%d9%84-%d8%a7%d9%84%d8%ac%d8%af%d9%8a%d8%af-%d9%81%d9%8a-%d8%a5%d8%b3%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d8%aa%d9%8a%d8%ac%d9%8a%d8%a9-%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%a8

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