Home ActualitésociétéDébat sur le statut des élus : urgence de voter la réforme en France

Débat sur le statut des élus : urgence de voter la réforme en France

by Sara
France

Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes, demande que le statut de l’élu soit voté « en urgence » au Parlement ; il alerte sur le calendrier, le financement et la nécessité d’élargir les prérogatives des élus locaux pour favoriser l’engagement avant les municipales.

Christophe Bouillon à Paris le 17 septembre
Christophe Bouillon à Paris, le 17 septembre.

Appel à voter le statut de l’élu avant les élections municipales

Interrogé sur la lettre du Premier ministre adressée aux maires, Christophe Bouillon juge l’intention positive mais doute du calendrier et de la portée des annonces. Il rappelle que le processus législatif est long et que l’objectif d’un texte voté avant les municipales paraît peu vraisemblable. Il cite également la composition actuelle de l’Assemblée et la question du financement des compétences supplémentaires des collectivités.

« L’intention est bonne. C’est toujours positif de se tourner vers les élus pour leur demander leur avis, mais j’ai tout de même quelques interrogations. D’abord sur le calendrier. (…) Cet objectif semble donc assez peu vraisemblable. » — CHRISTOPHE BOUILLON

Bouillon souligne que l’on demande aux élus de rendre une copie avant le 31 octobre, alors même que l’on risque de voir ces espoirs douchés si le calendrier parlementaire n’avance pas. Il met en garde contre une décentralisation sans nouveaux moyens : « Beaucoup d’élus sont inquiets de devoir boucler leur budget sans savoir si leurs prérogatives seront élargies. »

Prérogatives réclamées : logement, santé, éducation

Le président de l’Association des petites villes détaille les champs où il souhaite voir des compétences renforcées. Il place la santé au centre de ses préoccupations, pointant le rapport de force actuel avec les agences régionales de santé et le manque d’information des élus locaux sur certaines décisions.

« La santé est sans doute le sujet le plus centralisé aujourd’hui. Les rapports sont toujours difficiles entre les ARS toutes puissantes et les élus locaux qui apprennent parfois les décisions dans la presse. Il est urgent de rétablir la confiance. » — CHRISTOPHE BOUILLON

Sur le logement, il évoque l’ampleur des difficultés et la nécessité de repenser les compétences locales. Concernant l’éducation, il insiste pour une meilleure inclusion des collectivités dans les décisions afin de « rétablir le lien entre les élus locaux et le Ministère de l’Education ». Ces demandes s’inscrivent dans un objectif plus large de renforcement de la décentralisation et d’une réforme du statut des élus adaptée aux réalités locales.

Bouillon rappelle qu’une proposition de loi portée par Françoise Gatel a été votée à l’Assemblée cet été, mais que le processus législatif s’est ensuite enlisé. Il lance un appel clair :

« Je lance un appel au Premier ministre pour que ce texte soit inscrit urgemment au Parlement. Je lance aussi un appel aux parlementaires de tous les groupes politiques pour envoyer un signal positif avant les municipales pour motiver l’engagement. » — CHRISTOPHE BOUILLON

Freins à l’engagement et urgence de la réforme

Bouillon évoque plusieurs freins à l’entrée en politique locale : conditions d’exercice du mandat, lourdeur administrative et manque de perspectives pour concilier mandat et activité professionnelle. Il rappelle un chiffre marquant mentionné dans le débat public : en moyenne, un maire démissionne chaque jour depuis 2020.

La composition actuelle des élus alimente l’inquiétude sur la représentativité : « Aujourd’hui, 45 % des maires sont des retraités et seulement 1 maire sur 5 est une femme. Le nombre de maires de moins de 30 ans a considérablement diminué depuis les années 80. Il faut un sursaut. » Pour favoriser le renouvellement, il plaide pour une différenciation des règles selon la taille des communes et pour des mesures facilitant la sortie du mandat — validation d’acquis, formation, etc.

Bouillon estime que le texte Gatel, malgré ses limites, doit être pris « tel qu’il est » car il intègre plusieurs propositions de terrain et permettrait d’avancer rapidement si le vote intervenait avant les élections municipales de mars.

Statut De Lélu | Réforme | Décentralisation | Maires | France | Élus
source:https://front-www.latribune.fr/article/la-tribune-dimanche/politique/49145318308841/christophe-bouillon-president-de-l-association-des-petites-villes-statut-de-l-elu-il-faut-que-le-texte-soit-vote-en-urgence

You may also like

Leave a Comment