Table of Contents
Face à la pénurie de logements dans de nombreuses villes et régions montagneuses de Suisse, un nombre croissant de communes et de cantons imposent des restrictions sur les plateformes de location à court terme comme Airbnb. Récemment, la population de Matten, près d’Interlaken, a clairement soutenu une initiative visant à réguler ces locations.
Restrictions sur Airbnb en Suisse
Genève a été la première ville suisse à introduire des mesures contre Airbnb en 2018, suivie par d’autres communes et cantons. Les types de restrictions varient considérablement :
- Dans certaines régions, les logements peuvent être loués à court terme pendant un maximum de 90 jours par an, comme à Genève, Lucerne ou dans certaines communes autour d’Interlaken dans le canton de Berne.
- D’autres communes imposent des obligations de permis, des durées de séjour minimum, des obligations d’enregistrement, et même des interdictions dans les zones résidentielles, comme à Dättlikon dans le canton de Zurich.
- Dans certains lieux, une taxe de séjour est appliquée pour les locations Airbnb, tandis que d’autres exigent que les utilisateurs soient informés des lois en vigueur.
Aucune solution nationale en vue
Au niveau national, aucune réglementation n’est actuellement en place, et les initiatives nationales n’ont pas encore abouti. David Roth, député du Parti socialiste (SP) et initiateur des restrictions à Lucerne, explique : « Pour l’instant, le chemin communal semble plus prometteur. Mais je sens que cela pourrait aussi devenir acceptable au niveau national à l’avenir. »
Selon Thomas Egger, directeur de la Swiss Working Group for Mountain Areas (SAB), les villes étaient auparavant les principales instigatrices des actions contre Airbnb, mais aujourd’hui, ce sont les stations touristiques. « Depuis la crise du COVID-19, de plus en plus de personnes déménagent temporairement ou de manière permanente à la montagne, ce qui a aggravé la pénurie de logements. »
Une efficacité remise en question
Il reste à savoir si ces restrictions parviennent réellement à préserver le logement résidentiel. Actuellement, aucune étude ne permet de trancher sur cette question. Selon un rapport de la SAB, publié en novembre 2024, les mesures n’ont pas eu l’effet escompté, la nombre de fournisseurs Airbnb ayant augmenté de 30 % rien qu’en 2023. De plus, la règle des 90 jours n’est pas toujours respectée, et aucune solution technique n’existe encore pour bloquer les annonces dépassant cette durée.
D’après une porte-parole d’Airbnb, la majorité des hôtes en Suisse sont des particuliers qui louent leur logement principal pour de courtes périodes. « Un nouveau rapport montre que les logements Airbnb disponibles plus de 90 jours par an représentent seulement 0,4 % des unités à Genève, 0,27 % à Zurich et 0,2 % à Berne et Bâle. »
Un avenir incertain pour Airbnb
Les gouvernements de Zurich et de Nidwald ont conclu que l’impact d’Airbnb sur la pénurie de logements est faible. Toutefois, Roth estime qu’il serait plus efficace de n’autoriser la sous-location que des logements occupés par leurs propriétaires. « Tout le reste est contournable. » Il n’est pas d’accord avec l’idée que les restrictions en Suisse soient inefficaces : « Cela devient déjà inconfortable pour Airbnb. »