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Un mouvement grandissant de parents aux États-Unis milite pour instaurer des écoles sans téléphone, visant à protéger les enfants des dangers associés à l’utilisation excessive des smartphones et des réseaux sociaux. Laura Derrendinger, ancienne infirmière de santé publique pour Médecins Sans Frontières, est devenue l’une des figures de proue de cette initiative.
Un nouveau défi pour Derrendinger
Après avoir travaillé huit ans dans des zones de conflit comme le Kosovo et le Soudan, Derrendinger s’attaque aujourd’hui à un nouveau fléau qu’elle considère comme un danger omniprésent pour les enfants américains : l’utilisation des téléphones portables. Selon elle, tout comme le moustique est le vecteur de la malaria, le téléphone est devenu le vecteur des contenus toxiques en ligne.
Mobilisation des parents
Derrendinger est l’une des organisatrices d’un réseau croissant de groupes de parents qui cherchent à briser l’emprise des géants de la technologie sur les enfants. Elle fait partie de plusieurs organisations, dont le Distraction Free Schools Policy Project et Smartphone Free Childhood US. Leur objectif commun est de transformer les écoles américaines en environnements sans téléphones pour lutter contre l’addiction aux réseaux sociaux.
Un changement d’opinion rapide
Il y a deux ans, interdire les téléphones dans les écoles semblait impensable. Cependant, grâce aux efforts de mobilisation des parents, le soutien à cette idée a considérablement augmenté. Une étude du Pew Research Center de juillet a révélé que 74 % des adultes américains soutiennent l’interdiction des téléphones pour les collégiens et lycéens pendant les cours, contre 68 % l’année précédente.
Législation en faveur des écoles sans téléphone
À ce jour, 37 États ont adopté des lois interdisant les téléphones portables en classe. Dans près de la moitié de ces États, les restrictions vont jusqu’à interdire l’utilisation des téléphones pendant toute la journée scolaire. Des États majoritairement républicains comme l’Alabama et l’Arkansas, ainsi que l’État de New York, qui a récemment adopté une telle loi, montrent que le mouvement transcende les clivages politiques.
La voix des parents
Des figures comme Josh Golin, directeur exécutif de Fairplay, soulignent l’importance de cette mobilisation. Les parents, souvent aux prises avec les effets néfastes des smartphones sur la santé mentale de leurs enfants, se regroupent pour soutenir des lois et initiatives en faveur de l’interdiction des téléphones dans les écoles. Le livre *The Anxious Generation* de Jonathan Haidt, qui critique l’impact des réseaux sociaux sur l’enfance, a été un catalyseur pour cette prise de conscience collective.
Les conséquences tragiques de l’usage des réseaux sociaux
Pour certains, comme Deb Schmill, la lutte prend une dimension personnelle. Sa fille Becca est décédée après avoir consommé des drogues contaminées, un drame qu’elle attribue en partie à l’influence des réseaux sociaux et aux traumatismes qu’elle a subis. Deb Schmill est désormais une fervente défenseure de la sécurité en ligne pour les enfants, faisant partie des parents “survivants” qui militent pour des changements législatifs.
Une initiative locale et collective
À travers des réunions régulières et des efforts de lobbying, ces parents travaillent à établir des législations pour protéger les enfants des dangers liés aux écrans. Derrendinger et ses collègues ont organisé des forums pour échanger des stratégies sur la façon de faire avancer leur cause, soulignant l’importance des politiques “bell-to-bell” pour réduire les distractions en classe.
Des résultats encourageants
Des éducateurs comme Blake Fabrikant, doyen d’une petite académie indépendante, rapportent des améliorations significatives des dynamiques sociales et académiques depuis l’instauration d’interdictions de téléphones dans leur établissement. Les élèves, libérés de la distraction numérique, semblent plus engagés et interagissent davantage entre eux.
Une prise de conscience accrue
Ce mouvement vers des écoles sans téléphone reflète une prise de conscience croissante des problèmes de santé mentale liés à l’utilisation excessive des technologies. Les initiatives des parents indiquent un changement de paradigme sur la manière dont les enfants interagissent avec la technologie et soulignent l’importance d’un environnement scolaire sain et propice à leur développement.