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Le Tribunal Suprême espagnol a récemment statué sur la question des indemnités de licenciement, affirmant qu’il n’est pas possible pour un juge d’augmenter le montant qui est versé à un employé en cas de licenciement impropre. Cette décision a été motivée par l’interprétation des normes internationales et européennes concernant les indemnités de licenciement.
Le cadre légal des indemnités de licenciement
Les juges de la section sociale du Tribunal Suprême ont clarifié que ni le Convenio de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ni la dernière mise à jour de la Charte Sociale Européenne n’imposent de verser plus de 33 jours de salaire par an travaillé. Selon eux, ces textes stipulent seulement que l’indemnisation doit être adéquate.
La Charte Sociale Européenne mentionne dans son article 24 la nécessité d’une « indemnisation adéquate » pour les travailleurs licenciés de manière injustifiée. Cependant, le Tribunal Suprême considère que cette expression est « littéralement vague » et ne constitue pas une obligation légale directe, mais plutôt des déclarations programmatiques nécessitant une intervention législative pour être appliquées.
Le cas d’un employé licencié
Le Tribunal a examiné le cas d’un employé d’une entreprise de jardinage catalane, engagé en février 2022 et licencié sept mois plus tard. Un tribunal de Barcelone avait jugé que son licenciement était impropre, ordonnant à l’entreprise de verser plusieurs indemnités, dont plus de 5 400 euros pour « perte de gains », représentant la différence entre les allocations de chômage perçues et le salaire dû.
Cependant, le Tribunal Supérieur de Catalogne a annulé cette indemnité supplémentaire, notant que ni le salarié ni le tribunal n’avaient précisé les « dommages et intérêts » subis, au-delà d’une simple comparaison entre le salaire et les allocations reçues. Selon le TSJC, la loi exige que les dommages soient clairement précisés dans la demande.
Les implications de la décision
Les juges du Tribunal Suprême ont affirmé que la doctrine constitutionnelle espagnole reconnaît comme « adéquate » l’indemnisation fixée à 33 jours par année de service. Cette approche vise à offrir une sécurité juridique et à uniformiser la réparation pour tous les travailleurs concernés par un licenciement.
Cette décision s’inscrit dans un contexte où le Tribunal Suprême avait déjà rendu une décision similaire l’année dernière, dans un cas où une employée avait été licenciée peu après le début de la pandémie. À l’époque, les tribunaux catalans avaient augmenté son indemnité au-delà des 33 jours, mais le Tribunal Suprême avait réaffirmé que l’indemnisation fixée par la loi était appropriée.
Réactions et perspectives
Des syndicats et des experts en droit du travail avaient précédemment indiqué que cette décision du Tribunal Suprême pourrait influencer de nombreux cas futurs, bien que la résolution majeure reste celle qui appliquera la version actualisée de la Charte Sociale Européenne. Celle-ci stipule actuellement que les travailleurs licenciés sans raison valable doivent avoir droit à une indemnisation adéquate ou à une autre forme de réparation appropriée.
Les indemnités pour licenciement abusif en Espagne ont été critiquées par le Comité Européen des Droits Sociaux, qui a souligné que les limites d’indemnisation fixées par la loi espagnole ne sont pas suffisamment élevées. En réponse, le Tribunal Suprême a indiqué que les décisions de ce Comité ne sont pas exécutoires ni directement applicables aux particuliers.