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À l’approche de la mobilisation sociale prévue le 10 septembre, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, appelle à la vigilance face aux tentatives d’instrumentalisation de l’extrême droite et souligne l’incertitude qui entoure l’appel à « tout bloquer ».
Mobilisation sociale du 10 septembre : incertitudes et risques d’instrumentalisation
Interrogée vendredi 22 août sur France Inter, Sophie Binet a qualifié le mouvement « Bloquons tout » lancé pour le 10 septembre d’ »encore totalement nébuleux et sur les modes d’action et sur les revendications ». Né sur les réseaux sociaux, ce mouvement, encore mal identifié, a pris de l’ampleur depuis l’annonce du Premier ministre visant à réaliser plus de 43 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026.
Sur l’origine et les revendications du mouvement, la cheffe de la CGT observe des éléments convergents et des zones d’ombre : « Nous notons des revendications sociales et la dénonciation de ce budget Bayrou, ce qui rejoint notre analyse. Mais pour le reste, les choses sont très nébuleuses », a-t-elle déclaré.
La question du mode d’organisation inquiète particulièrement les syndicats. « Les modes d’action sont flous et puis, du côté des initiateurs, il y a une pluralité de points de vue. On est très vigilants sur les tentatives de noyautage et d’instrumentalisation de l’extrême droite qui, à certains endroits, essaie de développer des discours antisyndicaux », a ajouté Sophie Binet, en appelant à une surveillance accrue des tentatives de récupération politique.
Position de la CGT et décisions à venir
La CGT doit réunir la semaine prochaine ses instances internes pour décider si elle rejoint ou non l’appel à « tout bloquer » le 10 septembre. Sophie Binet n’exclut pas la participation mais insiste sur la nécessité de clarté : « les choses sont très claires, l’heure est à la mobilisation ».
Elle a précisé que, si la date du 10 septembre pouvait constituer « une étape », il importait aussi de « construire d’autres perspectives ». Le syndicat semble donc vouloir peser les implications de toute participation collective, en particulier face au risque d’une instrumentalisation politique par des groupes extérieurs au mouvement social.
La déclaration met en lumière la tension existante entre la volonté de répondre aux annonces budgétaires et la prudence face à des appels décentralisés et peu structurés. Les responsables syndicaux examineront les éléments disponibles lors de leurs réunions internes avant de tranche sur un soutien formel ou une participation coordonnée.
Éléments restés flous et suite de la mobilisation
Plusieurs éléments du mouvement restent indéterminés : l’identité précise des organisateurs, la nature exacte des actions envisagées et la cohérence des revendications au-delà de la dénonciation du budget. La CGT et d’autres acteurs du monde social devront donc faire la part entre mobilisation légitime et risques de noyautage par des forces politiques antagonistes.
La scène publique suivra de près les conclusions des instances de la CGT la semaine prochaine, qui pourraient influer sur la dynamique du 10 septembre et sur la manière dont d’autres syndicats ou collectifs choisiront de s’impliquer.