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Liz Kendall annonce le lancement d’une réforme majeure du système d’évaluation des prestations liées au handicap en France, un processus longtemps dénoncé par les associations comme étant dur et inadapté. Cette réforme intervient alors que le gouvernement fait face à des critiques concernant ses prochaines coupes dans les aides sociales.
Révision du système d’évaluation des prestations sociales
La secrétaire d’État au Travail et aux Pensions a indiqué lundi qu’elle entamait la suppression de l’évaluation actuelle de la capacité de travail ainsi qu’une refonte complète du processus d’attribution de la prestation d’indépendance personnelle (Pip). Ce dispositif, accessible aux personnes qu’elles soient en emploi ou non, sera remplacé par un système unique d’évaluation.
Liz Kendall a souligné que cette réforme inclura une large consultation avec les personnes en situation de handicap. Plusieurs députés ont vivement critiqué l’absence de concertation préalable concernant les modifications drastiques envisagées sur les critères d’éligibilité à la Pip, ainsi que sur les compléments du crédit universel destinés aux personnes incapables de travailler du fait d’un handicap.
Des critiques et un appel à la consultation
Cette annonce intervient quelques jours après que 42 députés du Parti travailliste ont signé une lettre demandant un moratoire sur ces changements, craignant qu’ils ne plongent des milliers de personnes dans la pauvreté. Ces élus ont clairement indiqué ne pas pouvoir soutenir le livre vert dans sa forme actuelle.
Lors des débats à l’Assemblée nationale, plusieurs parlementaires ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact des coupes sur leurs électeurs. Le gouvernement, pour sa part, justifie ces mesures par la nécessité de contenir la hausse des dépenses sociales et de freiner l’augmentation rapide des bénéficiaires de la Pip, tout en incitant davantage de personnes handicapées sans emploi à retrouver une activité professionnelle.
Les réactions des députés
Neil Duncan-Jordan, député de Poole et organisateur de la lettre, a insisté sur la nécessité d’investir dans les programmes de soutien à l’emploi, de créer des incitations pour les employeurs et de renforcer l’application des règles anti-discrimination afin de favoriser le retour à l’emploi.
Il a également demandé : « Ne serait-il pas légitime que les parlementaires votent toute modification du système des prestations seulement après avoir reçu toutes les informations sur l’impact de ces propositions ? »
De son côté, Polly Billington, députée d’East Thanet, qui n’a pas signé la lettre, a critiqué la proposition de repousser à 22 ans l’accès à la partie santé du crédit universel. Elle a demandé comment priver les jeunes de cette aide pourrait les aider à retrouver un emploi.
Enfin, Imran Hussain, député de Bradford East, a exhorté Liz Kendall à écouter les appels croissants du Parlement et de la société pour abandonner ces coupes jugées injustes et à taxer davantage les très riches afin qu’ils contribuent équitablement.
Une réforme placée sous le signe de la concertation
Liz Kendall a exprimé l’espoir que les députés accueillent positivement les premiers changements issus de la révision du processus d’évaluation, dont le lancement est prévu cette semaine.
« Je comprends l’anxiété que suscite toute réforme, mais ce gouvernement souhaite garantir une Pip juste pour les personnes qui en ont besoin aujourd’hui et demain », a-t-elle déclaré. « Dans notre livre vert, nous avons promis de revoir l’évaluation de la Pip en collaboration avec les personnes handicapées, leurs représentants et d’autres experts. Je peux annoncer que nous entamons aujourd’hui la première phase de cette révision. »
Participation des associations et mesures de soutien
La secrétaire d’État prévoit d’associer les associations de défense des droits des personnes handicapées et les concernés eux-mêmes à la mise en œuvre des nombreux changements envisagés.
« Nous consulterons les personnes handicapées et leurs organisations sur les soutiens à mettre en place pour ceux qui pourraient être défavorisés par ces réformes », a-t-elle précisé.
Elle a également rappelé que le gouvernement travaillera avec les intéressés pour construire un programme annuel d’un milliard d’euros destiné à l’accompagnement vers l’emploi, tout en garantissant la protection des personnes incapables de travailler, notamment en évitant les réévaluations répétées, qui ont été une source de difficultés jusqu’à présent.
Des besoins d’adaptation face aux évolutions
Dans le livre vert publié en mars, le ministère du Travail a souligné que les expériences des évaluations actuelles étaient « pas toujours positives ». Il a notamment noté une augmentation rapide et significative des déclarations de troubles mentaux ou de conditions neurodiverses, surtout chez les jeunes adultes, ce qui justifie également une révision approfondie du système d’évaluation.